Isildurs Bane – Mind Volume 4 : Pass
Isildurs Bane
Ataraxia Records
Formé en 1976 par le claviériste Mats Johanson, Isildur’s Bane a, au fil des ans et des albums, exploré avec un talent impressionnant des univers stylistiques très variés : progressif d’obédience camélienne sur « Sagen Om Den Irlïndska Algen » (1981) et « Sagan Om Ringen » (1983), jazz-rock fusion sur « Sea Reflection » (1985) et « Eight Moments Of Eternity » (1987), ou encore néo-classique expérimental sur « Cheval-Volonté De Rocher » (1989) et « The Voyage – A Trip To Elsewhere » (1992). Depuis 1997, ces touche-à-tout de génie ont passé la surmultipliée dans leurs tribulations passionnées et passionnantes au cœur des musiques du monde – et du monde des musiques – en mettant en chantier un projet colossal baptisé « Mind » (pour « Music Investigating New Dimensions »). Quatrième volet de ces « Investigations Musicales de Nouvelles Dimensions », « Pass » prend résolument le contre-pied de son prédécesseur immédiat, basé sur l’improvisation jusqu’au-boutiste.
Les seize compositions formant l’ossature de cette cuvée 2003 s’avèrent ainsi superbement écrites, peaufinées, et épiloguent, avec force sensibilité, sur les thèmes croisés de la peur et de l’espoir. Qui plus est, le combo a réintroduit, pour la première fois depuis 1983, du chant dans ses morceaux et le résultat s’avère remarquable. Le duo Christof Jeppson/Anna Lönberg est, en effet, exemplaire, et sa prestation décuple la portée émotionnelle d’une œuvre aux multiples références littéraires (Salman Rushdie, Bertold Brecht, George Bernard Shaw et bien d’autres encore). Riche d’une panoplie instrumentale incroyablement touffue (cuivres, cordes, flûte et percussions en tous genres enrichissent la palette rock traditionnelle), la formation slalome brillamment entre des séquences zappaïennes à souhait (« Head ») et des incartades ethniques jouissives, évoquant le Peter Gabriel de « Passion » (la stupéfiante introduction de « Idra », mariant avec maestria folklore indien et dissonances bartokiennes).
Ajoutons à cet inventaire à la Prévert que de furieux déchirements électriques (le bien nommé « Rage », qui aurait largement eu sa place sur « The Power To Believe » de King Crimson) et des pièces mélancoliques d’une rare intensité (le bouleversant « Ends ») partouzent à tout va, durant plus de 50 minutes, avec des instrumentaux oniriques et contrastés (« Self », « Talk »). Au final, le concept Mind, synonyme d’éclectisme et d’ouverture d’esprit, trouve, dans cet opus formidablement abouti, sa parfaite traduction. Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire…
Bertrand Pourcheron (8/10)
comment j’ai pu passer à coté de cet album?il faut savoir que j’ai vu qu’il y avait du chant en lisant votre chronique(question de gout). et là c’est la surprise! la première impression est plus
que positive voir génial et comme tu dis si bien « cet opus formidablement abouti ». merci bertrand
Salut,
Oui, tous les Isildur’s Bane sont magnifiques, mais j’ai une préférence quand même pour le double CD Mind-Volume 1. Le Mind-Volume 4 est excellent aussi, avec un chant de grande qualité.
Merci pour tes commentaires.
Cordialement.
Bertrand
xx
Oui, tout comme l’ensemble de l’oeuve de Isildur’s Bane, Mind Volume 4 est un magnifique opus, avec un excellent double chant masculin/féminin. Mais l’acmé de leur oeuvre reste quand même le
fabuleux double CD live « Mind Volume 1 ».
Cordialement,
Bertrand
xx
Oui, Isildur’s Bane est un groupe magnifique et Mind Volume 4 un petit bijou avec son double chand féminin/masculin. L’acmé de leur oeuvre est toutefois pour moi le sublime double live « Mind
Volume 1″.
Cordialement,
Bertrand
xx
Un peu tardivement je viens apporter ma pierre à l’édifice des commentaires.
Pour moi cet album est un chef d’œuvre; j’ai jamais entendu un truc pareil : son superbe et sophistiqué (bien qu’un peu froid) et une personnalité forte….
Le chant, masculin (bien meilleur que Peter Gabriel pour moi) ou féminin est divin lui aussi.
technique mais constamment mélodique on a affaire à une pop rock exigeante et accessible à la fois. Ce n’est pas du progressif (et tant mieux je n’avais pas envie d’entendre des solis de synthé ou des développements pompeux et inutiles !).
Varié mais cohérent ce concept album m’éblouit à chaque écoute.
A noter qu’après le tonitruant « Rage » l’album finit tout en douceur sur des airs planant sublimes.
17/20…..à acheter de toute urgence pour tout mélomane ou audiophile.