Edison’s Children – In The Last Waking Moments…
Edison's Children
Racket Records
Pete Trewavas n’est pas seulement le bassiste émérite de Marillon et de Transatlantic. Il y a un an est sorti ce projet, écrit et joué avec Eric Blackwood, qui s’est illustré dans de multiples groupes avant de tout laisser tomber pour devenir technicien des effets spéciaux pour la télé et le ciné, avec notamment, dans son C.V, les Jason Bourne ! Entre temps, il fait le roadie pour Marillion aux Etats-Unis, et c’est après un jam avec Pete pendant un soundcheck que l’envie de jouer ensemble est née. Après l’enregistrement de « The Whirlwind », Pete appelle Eric et ils composent 4 chansons dont 1 seule apparaîtra sur « In The Last Waking Moments… « . Écrit au Canada, après une convention Marillion, l’album de 70 minutes est un concept, dont l’histoire science-fictionnelle est un peu nébuleuse, il faut bien l’avouer ! Mais la vérité est ailleurs …
Les titres s’enchaînent et nous entraînent dans le terrain du progressif, du planant, du psyché aussi par moment. Comme si Marillion avait décidé de se plonger dans un délire Floydien et space, avec des moments hard, d’autres très éthérés, toujours très mélodiques. L’ensemble est très cohérent et surprenant. Pete et Eric se partagent tout le boulot, alternant guitare, basse, programmation et chant. L’album s’ouvre sur « Dusk », un étrange moment où on ne sait pas sur quel pied danser : l’atmosphère qui se dégage intrigue, pour mieux nous plonger dans l’histoire, avec un premier solo de guitare Marillionesque. Avec « Fracture », plus heavy, changement de ton, on se dirige vers un univers plus Wilsonien. La transition acoustique « In The First Waking Moments » introduit un thème que l’on entendra à plusieurs reprises. Le titre assez pop et plaisant, « A Million Miles Away ( I Wish I Had A Time Machine) » (aux thèmes de guitare rappelant à la fois Steve Rothery et … Laurent Voulzy !) repose et berce avant « Fallout (Of The Second Kind) » assez Floydien. Le psyché « Outerspaced » est un grand défouloir pour Pete qui se lance dans un chant énorme où il semble beaucoup s’amuser ! Très fun !
Le premier invité de nos enfants d’Edison s’appelle Steve Rothery et il nous assène un solo dont il a le secret dans la balade planante « Spiraling », avant que son comparse Mark Kelly ne se déchaîne aux claviers sur « The « Other » Other Dimension », à coup de bruitages et de petites intrusions aux sonorités étranges et décalées, avec en plus une ligne de basse assez folle ! « Across The Plains » est une transition où les guitares sont omniprésentes, « In The Last Waking moments … » convoque Robin Boult, ancien complice de Fish, pour les moments plus puissants à la guitare (il a mixé aussi 4 titres de l’album laissant le reste au fidèle Mike Hunter), « Lifeline » devient plus lourd, « Fallout (Of The Third Kind » reprend le thème principal avec un superbe solo de guitare. La pièce de résistance, le morceau sur lequel on reviendra encore et encore, c’est l’epic de 16 minutes « The Awakening ». Long titre planant et enchanteur, la voix de Blackwood va rencontrer celle de Steve Hogarth, dont les chœurs ensorcellent. L’atmosphère de ce bijou nous emporte et, mené par la batterie d’Ian Mosley, on ne peut que penser à … Marillion ! Enfin, « Fallout (Of The Fourth Kind) » nous ramène sur terre avec un court morceau de conclusion acoustique.
Edison’s Children ne semble pas être un side project voué à l’extinction, un second album est prévu pour cette année avec un titre « Silhouette » qui a commencé par durer 35 minutes, puis 55, et qui, aux dernières nouvelles, pourrait aller jusqu’à 70 minutes !!! Pete dit qu’il espère faire un disque encore 10 fois mieux que celui-ci. En tout cas, « In The Last Waking Moments… » est un bien bel essai.
Fred Natuzzi (7,5/10)