Dream The Electric Sleep – Heretics

Heretics
Dream The Electric Sleep
2014
Autoproduction

Dream The Electric Sleep – Heretics

Il y a comme cela des groupes dont la naissance est placée sous le signe d’une bonne étoile. C’est assurément le cas de Dream The Electric Sleep. Ce trio américain, fondé en 2009 par Matt Page (guitare et chant), Chris Tacket (basse) et Joey Waters (batterie et chant) et déjà auteur d’un EP intéressant en 2011 (le sympathique « Lost And Gone Forever »), signe aujourd’hui avec « Heretics », un disque de pop prog’ fort bien léché. Une fois de plus, nous sommes en présence d’une autoproduction étonnante de qualité – les épithètes commencent à manquer devant la récurrence du phénomène – : présentation parfaite, son nickel chrome, professionnalisme impressionnant. Concept album basé sur le thème des hérétiques, ce millésime 2014 va filer la trique à plus d’un auditeur tant ses onze compositions sont largement à la hauteur de la production. Elles évoquent tour à tour le U2 de « Joshua Tree » (« Utopic »), le Radiohead de « The Bends » (« Heretics ») ou le Coldplay de « Parachutes » (« Catch Your Breath Love »), le tout mâtiné de savoureuses touches floydiennes. Citons, à cet effet, les excellents « I Know What You Are » et « To Love Is To Leave », aux atmosphères capiteuses et aux soli de six cordes gilmouriens à souhait.

La finesse et la complémentarité des parties de guitare et de celles de synthétiseurs y soulèvent d’emblée l’enthousiasme. On tient là deux morceaux fiévreux, dotés d’une urgence d’autant plus efficace qu’elle est contenue : les instrumentistes se maintiennent à la limite de la rupture, offrant au chanteur (dont les intonations évoquent Bono) un tremplin suffisant pour que celui-ci laisse pleinement éclater dans ses « vocals » la violence par ailleurs sous-jacente : c’est ce qu’on appelle des compositions habitées !

Voilà donc un CD qui filera sans doute de l’urticaire aux ayatollahs progressifs qui ne jurent que par la lutherie vintage et les sempiternelles références symphoniques des 70’s, mais qui fera le bonheur de tous les esprits ouverts et ancrés dans leur temps. Souhaitons bonne chance au combo qui espère décrocher un contrat avec un label et qui le mérite assurément par son éclectisme et son enthousiasme !

Bertrand Pourcheron (7,5/10)

http://www.dreamtheelectricsleep.com/

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