District 97 – Trouble With Machines
District 97
The Laser's Edge
En 2006, quatre jeunes musiciens originaires de Chicago fondent District 97 : Patrick Mulcahy à la basse, Sam Krahn bientôt remplacé par Jim Tashjian aux guitares, Rob Clearfield aux claviers et Jonathan Schang aux percussions, qui compose l’essentiel de la musique et des textes. Ils sont rejoints l’année suivante par la violoncelliste Katinka Kleijn issue du prestigieux « Chicago Symphony Orchestra », et surtout par la remarquable chanteuse Leslie Hunt finaliste du concours musical « American Idol », équivalent local de la Nouvelle Star et autres Star Academy. Le premier album « Hybrid Child » paraît trois ans plus tard, et révèle une formation déjà mature qui joue d’emblée dans la cour des grands en délivrant un rock progressif technique, complexe et aventureux, qui évoque une sorte de synthèse entre les groupes phares que sont Echolyn et Liquid Tension Experiment. Le second et présent CD transforme ce premier essai, même si on peut regretter que le violoncelle, dont les interventions énergiques établissent un pont entre styles classique et rock, soit devenu un peu trop discret.
Les sept morceaux de 4 à 13 minutes, interprétés par des musiciens parfaitement à l’aise et débordants d’enthousiasme, constituent un ensemble cohérent alliant dans un équilibre subtil complexité par les arrangements et les nombreux breaks et accessibilité par les mélodies peaufinées et le chant. Une partie de l’originalité de District 97 réside dans le fait que sa musique est sublimée par Leslie Hunt qui, loin des mièvreries de l’émission musicale dont elle est lauréate, possède une voix claire et expressive au timbre particulier, dont le registre impressionnant s’adapte aussi bien aux ballades rock qu’à la puissance du métal ou aux acrobaties dissonantes. Il faut ajouter qu’elle mène en parallèle une carrière de chanteuse solo en composant ses propres textes, et qu’elle avoue une grande admiration pour Peter Gabriel. Mais les autres membres du groupe tout aussi surdoués ne sont pas en reste, et l’auditeur assiste à une fusion particulièrement réussie mêlant allègrement du rock mélodique, des passages expérimentaux plutôt déjantés, du groove jazzy, et des riffs de métal percutants.
Un petit plus est apporté par l’invité de marque John Wetton qui chante sur un des morceaux. Ajoutez à tout cela une production soignée et une belle illustration du boîtier, et vous obtenez un des disques de métal-fusion progressif les plus réussis et originaux de l’année. Une fois de plus, le label Laser’s Edge confirme qu’il est devenu une référence incontournable de ce courant musical.
Bruno Dassy (9,5/10)