Darktribe – Voici L’Homme
Scarlet Records
2020
Lucas Biela
Darktribe – Voici L’Homme
Groupe français qui évolue dans la sphère power metal (comment ça, ça existe encore le power metal ?), Darktribe n’ont certes pas l’aura de leurs fameux homologues allemands Gamma Ray ou Primal Fear, mais pourraient bien se faire une place au soleil s’ils continuent sur leur lancée. En effet, Darktribe, malgré un nom qui serait plus adapté à du pagan black metal, c’est une musique lumineuse qui fait honneur à un style de metal trop souvent décrié malgré les chefs d’œuvre qui ont accompagné ses débuts.
Fondé en 2004 à Nice par les frères Agnello (Anthony au chant, et Julien a la batterie), auxquels se sont joints Bruno Caprani à la basse, puis Loïc Manuello à la guitare, Darktribe ont déjà trois albums à leur actif. Dans l’indifférence générale me direz-vous ? Pas tout à fait, puisque ce quatuor m’a été suggéré par mon frère, qui en avait pris connaissance par l’intermédiaire de recommandations YouTube alors qu’il écoutait des groupes power metal plus en vogue. Bref, si vous écoutez Helloween, Gamma Ray, Iced Earth ou Pyramaze sur YouTube, il y a de fortes chances que Darktribe vous tombe dans les pattes. La suggestion de mon frère m’avait semblé suffisamment convaincante pour que je me lance dans l’écoute du petit dernier (c’était leur second album The Modern Age datant de 2015 qui passait alors sur Youtube).
Alors, qu’est-ce qui a fait que le marionnettiste qui tirait les ficelles de la poupée power metal dans mon adolescence a décidé de reprendre du service près d’une génération plus tard ? La réponse est assez simple : sur Voici L’Homme, le 3ème opus de nos Niçois, on retrouve tous les éléments des grands albums de power metal qui avaient bercé mon adolescence. Darktribe, c’est en effet de la belle ouvrage, des mélodies suintantes sans être dégoulinantes, des orchestrations grandioses sans être pompeuses, une voix passionnée sans être maniérée, des guitares éclatantes sans être gonflantes. Cependant, la formule semble avoir quelque peu ralenti depuis The Modern Age. En effet, même si les « galops » sont toujours au rendez-vous, et si l’on met de côté le banger « According To Darkness », au speed metal d’un Gamma Ray se substituerait plutôt le gothic metal d’un « Lake Of Tears » période Headstones, comme l’illustre parfaitement le morceau-titre. Cette empreinte « gothique » se retrouve dans le tempo mais également dans les claviers d’orgue, les sons de cloche (« A Silent Curse »), quelques guitares éplorées (« The Hunger Theory »), voire même dans les paroles qui ont trait à la religion. Cela nous amène à la mélodie puisque qui dit « gothique » dit refrain accrocheur et sur ce plan-là nous sommes servis. Les envolées vocales saisissantes, la batterie mesurée, les guitares tour à tour tourbillonnantes et spectrales, les orchestrations féeriques, tout travaille de concert pour mettre en exergue des mélodies savoureuses, le meilleur exemple étant le déchiré « The Hunger Theory ». Cependant, rassurez-vous, je parle beaucoup de « gothique » mais l’ambiance n’est pas ténébreuse, on reste loin de la mélancolie d’un Funeral période From These Wounds. En effet, c’est une lumière aussi brillante que celle de la pochette qui irradie des pièces de l’album.
Darktribe est un groupe qui sait créer des ambiances lumineuses grâce à la grande musicalité de leurs compositions et à un travail admirable sur les voix. Ce groupe mérite les plus grandes accolades de la part de la communauté metal et il est à espérer que leur musique saura ravir les habitués des formations les plus connues.
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