Bloodbark – Sacred Sound Of Solitude

Sacred Sound Of Solitude
Bloodbark
Northern Silence Productions
2025
Lucas Biela

Bloodbark – Sacred Sound Of Solitude

Bloodbark Sacred Sound Of Solitude

Bien que l’origine et la composition de Bloodbark ne nous soient pas révélées, l’orientation musicale de la formation est en revanche bien identifiable. Il s’agit en effet d’un black metal atmosphérique où se confrontent espoir et craintes. Et pour créer ces atmosphères adverses, on peut compter sur la versatilité des claviers et des guitares. Quand ces dernières tremblent de curiosité, c’est en effet le soleil qui fait son apparition. Mais il suffit qu’elles tombent en dépression (ces quelques notes si belles mais si glaciales qui interviennent dans « Augury Of Snow ») ou qu’elles rentrent dans une colère noire (la rythmique sombre) et le paysage se couvre alors d’obscurité. Les claviers aiment aussi jouer à cache-cache avec le soleil. Mais qu’ils perdent ou qu’ils gagnent, ils offrent un cadre pittoresque au tableau. Ce sont alors les grands espaces qui nous sont présentés, à l’image de la pochette de l’album. Ainsi, les notes qui s’échappent lentement de « Time Is Nothing » tantôt renforcent le caractère majestueux des glaciers alentour, tantôt viennent en écho du calme de l’eau en contrebas. D’ailleurs, grandeur et repos sont mis à l’honneur sur la pièce centrale, « Glacial Respite». Celle-ci, interprétée entièrement aux claviers, est une belle pause dans le déchaînement de passions qui caractérise par ailleurs l’œuvre de nos inconnus. En outre, sur « Griever’s Domain », des nappes mystérieuses mais en même temps envoûtantes parviennent à se frayer un chemin, donnant un caractère romanesque à l’ensemble. L’aventure est également riche en imprévus. En effet, à côté du caractère variable du temps, ce sont des sentiers sinueux que nous fait emprunter la formation. Sur le morceau d’ouverture à nouveau, après avoir tâté le terrain et trouvé un rythme de croisière, la batterie se voit devoir ralentir à quelques reprises. C’est aussi la surprise qui nous saisit quand on l’entend s’emmêler les pieds : peut-être une note d’humour rafraîchissante dans cet imbroglio mouvementé.

Bloodbark Sacred Sound Of Solitude Band 1

Les voix déchirées convoquent à la fois la détresse chez l’auteur et l’épouvante chez le destinataire du message. En voici une autre manière, et des plus brillantes pour qui connaît bien les codes du black metal, de contraster les ambiances. Par ailleurs, comme si cela ne suffisait pas, la douleur de la voix claire scandant son texte avec force beauté (il faut penser à Brendan Perry des Dead Can Dance) ajoute au côté énigmatique de la musique. Quand ce chant revêt la forme d’un chuchotement sur « From Ash To Dust To Pollen », c’est la porte gothique d’un Lycia qui s’ouvre (vous savez, le groupe darkwave préféré de feu Peter Steele des Type O Negative). Et quand la voix parle à travers une radio CB en prenant un ton désabusé, c’est comme pour mieux mettre en garde contre un désastre imminent. Ce sont donc de nombreuses autoroutes émotionnelles que notre esprit emprunte à travers ce traitement tous azimuts des voix.

Bloodbark Sacred Sound Of Solitude Band 2

Sans déroger entièrement à la tradition, Bloodbark façonnent leur black metal avec des outils qui permettent d’offrir un plus grand bouquet d’émotions. Les guitares sont sublimes, le rythme est alerte, les atmosphères sont captivantes, le travail des claviers est grandiose, la diversité des voix impressionne. Bien que nous ne sachions pas qui en sont les auteurs, nous sommes heureux de partager le voyage avec eux vers une destination qui, elle, nous est un peu plus familière même si entourée de zones d’ombre.

https://bloodbark.bandcamp.com/

 

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