Bigelf – Into The Maelstrom
Bigelf
Inside Out
Fondé en 1991 par Damon Fox (voix/claviers/guitare), A.H.M. Butler-Jones (voix/guitare), Richard Anton (voix/basse) et Thom Sullivan (batterie), Bigelf est, dès son origine, un combo américain mixant allègrement metal progressif et rock psychédélique, A la sortie, en 1996, de leur premier disque intitulé « Closer To Doom », les membres du groupe sont ainsi élevés au rang de « patriarches » du mouvement progressif psychédélique qui engendrera par la suite la scène stoner rock de Los Angeles. Au fil d’une carrière marquée par une pléthore de changements de line-up ainsi que par le décès tragique d’A.H.M. Butler-Jones, la bande à Damon Fox (pilier inamovible de la formation) s’acoquine un temps avec des musiciens finlandais, en recrutant successivement le bassiste Duffy Snowhill puis le chanteur guitariste Ace Mark. Changeant de label comme de chemise, le combo sort, tour à tour, « Money Machine » chez Record Heaven en 2000, « Hex » chez Warner Music Sweden en 2003 puis « Cheat The Gallows » chez Custard Records en 2009.
Cinq années plus tard, le gang désormais composé de Damon Fox (chant, claviers, guitare), Luis Maldonado (chant, guitare), Duffy Snowhill (basse) et du grand Mike Portnoy à la batterie signe son mariage avec le prolifique label allemand Inside Out. La cérémonie religieuse a lieu à l’occasion de la sortie d’un nouveau concept album intitulé « Into The Maelstrom », qui existe en de multiples déclinaisons dont une version double CD digipack bourrée de bonus jusqu’à la gueule. Epiloguant avec sensibilité sur le thème de l’inspiration cathartique, le quatuor est un peu l’OVNI musical du moment. Il emprunte en effet, à doses à peu près égales, à Pink Floyd (le travail énorme sur les bruitages et les climats, les magnifiques parties d’un orgue Hammond omniprésent), au bon vieux Led Zeppelin (l’imparable « Hypersleep »), aux Beatles (les chœurs splendides sur tous les refrains) et au Black Sabbath des débuts (le totalement déjanté « Already Gone »).
La plupart des morceaux privilégient le format court et semblent issus de jam sessions hallucinées et hallucinantes. Ils tirent ainsi un salutaire bras d’honneur aux clichés imposés par les médias bien pensants (citons le fou furieux « The Professor & The Madman » ou encore les superbes pièces épiques « High » et « ITM », sur lesquelles Mike Portnoy étale avec une classe insolente son sens du groove). Un opus tout bonnement énorme !
Bertrand Pourcheron (9/10)