Alive In Stone – A Cure For Wickedness
Auto Production
2024
Lucas Biela
Alive In Stone – A Cure For Wickedness
Bien qu’originaires de Floride, Alive In Stone n’ont pas suivi le chemin des formations death metal type Death, Morbid Angel ou Obituary qui ont fait la renommée du studio Morrisound à la fin des années 80. Non, eux, c’est à un metal alternatif à la fois explosif et mélodique qu’ils ont fait allégeance. La musique a beau être plus solaire que celle des formations citées, nos quatre garçons l’appellent néanmoins « Cemetery Pop ». Même si quelques éléments sombres émaillent leur production, j’y verrais davantage un lien avec leur attitude : on les voit en effet souvent poser dans un cimetière. Relativement jeune, le quatuor a déjà sorti en l’espace de deux ans quatorze singles et un EP, A Cure For Wickedness, dont je me propose de vous parler ici.
Se jouant des styles, nos quatre Orlandois empruntent aussi bien au glam qu’au grunge, ou encore au gothique et à l’indus. Et le résultat est convaincant. C’est un vrai dialogue entre colère et douceur qui se noue dans les montagnes russes qui peuplent leur paysage sonore. En effet, d’un côté nous surprennent une batterie pétaradante à la vitalité d’un bûcheron en pleine action et des guitares rythmiques dégageant autant d’énergie qu’une étoile en pleine explosion. De l’autre, ce sont des éléments d’une autre nature qui interviennent. Ainsi, des boucles spectrales tempèrent les accès détonants. Que ce soit les guitares méditatives de « She’s The Blade » ou « Two Piece Town » ou encore les programmations planantes de « Skin », ces caractéristiques apportent une respiration à l’ensemble. De même, entre emportement et enthousiasme, les mots sont déclamés de manière intelligible, et avec une certaine passion mêlée de ferveur. Sur des morceaux comme « She’s The Blade » ou « A Cure For Wickedness », on admirera tout particulièrement ce contraste entre chant presque confidentiel et broyant du noir, et chant libéré de toute contrainte et tourné vers la lumière en s’exclamant de toutes ses forces (jusqu’à donner des frissons !). N’entend-on d’ailleurs pas les mots « Jekyll & Hyde » sur « Skin » quand il s’agit de passer d’un type de chant à l’autre ? Et toujours dans ce morceau, il faut souligner ce deus ex machina génial des chœurs qui interviennent en prolongement des différents états du chanteur dans leur mélange de douleur et d’extase.
La musique participe aussi de ce contraste en avançant avec prudence dans les couplets, mais en faisant montre d’une assurance exubérante dans les refrains. Mais cela ne se fait jamais de main morte : quelle que soit l’humeur, l’énergie est toujours au rendez-vous. Le travail impressionnant de précision et d’intelligence du batteur dans le comblement du temps n’y est pas pour rien d’ailleurs. Même dans les moments les plus introspectifs, le découragement n’a pas sa place. C’est un véritable exemple de résilience que l’on retrouve à travers cette musique, où l’ardeur finit toujours par triompher de l’abattement. Notons aussi que le groupe ne s’est pas contenté de rassembler les singles accumulés depuis ses débuts. Ils ont vraiment travaillé de nouveaux morceaux pour cet EP. Et on peut les féliciter pour le chemin parcouru depuis les premiers singles, aussi bien sur le plan de la production qu’en terme d’écriture et de jeu. On espère d’ailleurs que leurs efforts porteront leurs fruits, tellement leur musique mérite toutes nos louanges.
Alive In Stone propose un premier EP sans concession qui transcende les catégories de musiques rock et metal, fruit d’une persévérance sans faille. A chaque écoute du disque, je suis aux anges. Un album qui vous donne toujours la même satisfaction à chaque écoute, n’est-ce pas là le signe d’un groupe qui mérite que l’on fasse du bruit à son sujet ?
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