VOLA – Inmazes

Inmazes
VOLA
2015
Autoproduction

Volaband Inmazes

Groupe originaire de Copenhague, la ville qui a donné naissance au fameux producteur Flemming Rasmussen, VOLA nous propose une musique « bipolaire ». En effet, « Inmazes », leur premier véritable album après deux EPs, combine un univers sinistre et syncopé où l’angoisse est de mise (toujours cette influence Meshuggah) avec un monde optimiste qui respire l’air des grands espaces (là c’est le Devin Townsend des vastes plages atmosphériques de « Terria » qui vient a l’esprit, avec néanmoins les mélodies sucrées de Voyager et l’élégance façon The Blue Nile). Et pourtant, ces deux facettes qui pourraient apparaître en opposition l’une envers l’autre, semblent bien s’imbriquer, tantôt faisant corps, tantôt se relayant sans à-coups. Le travail des claviers est très inspiré. On retrouve ainsi de belles touches délicates (« Owls »), ou encore féériques (« Your Mind Is A Helpless Dreamer »). Ailleurs, les notes peuvent être tout aussi saisissantes, sous des attraits hypnotisants (« Feed The Creatures »), contrastant cependant avec les atours plus planants (« Emily »). Leur côté éberlué sur « Gutter Moon » joue cependant moins en leur faveur.

A des lieux de l’onirisme des claviers, les guitares ne font guère que vrombir pour apporter de l’eau au moulin sombre, même si on peut trouver quelques exceptions à la règle (les quelques échos touchants sur « Owls », « Emily » ou « Your Mind Is A Helpless Dreamer », et le solo aérien sur « Inmazes » ). Le chant se fait le plus souvent enthousiaste avec de très belles harmonies vocales, mais un spleen dubitatif peut l’envelopper (l’épuré « Emily »), de même qu’on peut être témoin de très rares emportements… meshuggiens. Et en effet, si le groupe est à l’aise dans sa symbiose, il a en revanche beaucoup de mal à se démarquer dans ses phases agressives des marches épileptiques (pour le coup avec « à-coups » !) auxquelles Meshuggah nous ont habitués.

Vola Band

Ainsi, voici un jeune groupe prometteur qui sait jongler entre les contrastes, et qui arrive à maîtriser un vocabulaire mélodique des plus élégants dans un univers où la tension est entretenue de main de maître. Cependant, et même si j’adore Meshuggah, l’influence du groupe suédois sur nos amis danois est vraiment trop évidente. Il serait bon que le groupe travaille davantage son propre style pour arriver à nous faire oublier cette référence autrement prestigieuse, et ainsi prendre son envol, à l’instar d’un papillon se libérant de sa chrysalide. Nonobstant ce reproche, il s’agit d’un groupe à suivre de près pour son audace et sa musicalité.

Lucas Biela (8/10)

http://www.volaband.com/

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