Sylvium – The Gift Of Anxiety

Sylvium fait partie des nombreux groupes qui ne bénéficient malheureusement pas d’une réputation à la hauteur de leur grand talent. Ce jeune combo néerlandais, injustement ignoré par la plupart des médias, dispose pourtant d’une sacrée force de frappe. Un an à peine après un prometteur premier album, intitulé « Purified », le superbe « The Gift Of Anxiety » met brillamment en exergue les formidables qualités de la formation. Plutôt que de s’évertuer à cloner les travaux d’un Dream Theater ou d’un Symphony X, ce sympathique quatuor y joue la carte musclée du spleen et de l’idéal. Les six longues compositions gravées sur cette cuvée 2013 proposent en effet un prog’ metal dépressif, superbement interprété et impeccablement produit. Essentiellement instrumentales, elles emportent l’adhésion grâce à leur richesse mélodique de tous les instants. Si les power ballades raffinées, habillées de pied en cap par des arrangements lumineux de fluidité (la somptueuse introduction du magnifique « Surround », sublimée par le chant habité de Richard De Geest), ont voix au chapitre, elles s’effacent la plupart du temps devant des brulots d’une rare puissance. Citons le tellurique « Falling » aux impressionnantes parties de basse signées Gijs Koopman et dont les mano à mano six cordes/claviers disputés entre le duo fondateur Ben Van Gastel et Janroel Koppen nous entrainent dans les profondeurs d’un enfer pavé de bonnes intentions. Par ailleurs, le gang du père Van Gastel fait preuve d’un éclectisme de bon aloi et s’aventure, à l’occasion, dans des aires de jeu néo-classiques (l’epic « Heaven » ou la magnifique partie centrale de « Surround », aux élans pianistiques contrôlés ABS). Bref, histoire de conclure cet article sur des alexandrins dignes de feu Marguerite Duras déchirée au gros rouge :

Il est certains qu’avec cette jolie rondelle

Nos néerlandais, à grands renforts de décibels,

Au prog’ metal convertiront les infidèles.

Bertrand Pourcheron (8/10)

http://www.sylvium.com