New Keepers Of The Water Towers – Cosmic Child

Cosmic Child
New Keepers Of The Water Towers
2013
Listenable Records

New Keepers Of The Water Towers Cosmic Child

Amateur de rythmes lents et hypnotiques, de guitares lourdes, d’atmosphères oppressantes et de dissonances, bienvenue dans le monde des nouveaux gardiens des châteaux d’eau ! Après des EPs et un véritable premier album que l’on pourrait qualifier de doom, mais qui lorgne aussi du côté du stoner et du sludge, les Suédois de New Keepers Of The Water Towers (NKOTW pour les intimes) ont retroussé les manches de leurs chemises à motif bûcheron, ont défrisé leur moustache et se sont attelés à une tâche monumentale : transcender les contraintes d’un style tout en conservant ses éléments significatifs. Et donc nos cinq gaillards ont puisé dans leurs racines musicales pour en extraire la plus authentique sève prog.

Cosmic Child est, n’allons pas par quatre chemins, une franche réussite. Le groupe a mélangé avec succès les ingrédients d’un style lourd, dépressif, avec d’autres, plus aériens. Certes, les paroles ne respirent pas franchement la joie de vivre. Certes, les modes majeurs semblent bannis du dictionnaire de composition du groupe. Certes, les sons utilisés ne sont pas les plus gais et dansants que l’ont puisse entendre. Mais de la masse musicale déployée sur le disque ressortent des moments de pure beauté mélodique, voire de légèreté.

New Keepers Band

Au fil des six titres de l’album, les membres du groupe ont puisé le sable des rivières sonores et en ont retiré des pépites mélodiques, petits joyaux extraits des ténèbres pour apporter lumière et bonheur aux oreilles. Le refrain de « The Great Leveller » est certes emprunt de lourdeur, mais la ligne de chant doublée d’un riff gras et de trémolos de guitare nous emporte dans un vertige mélancolique. Et, cerise sur le gâteau, un grand solo situé aux deux-tiers de la chanson – placement stratégique de toute oeuvre tentant de respecter le nombre d’or dans sa construction – apporte une touche résolument progressive.

Les autres titres aux durées plutôt longues – ce qui ne fera pas peur aux habitués de Clair & Obscur – sont un festival prog et psychédélique. On sent l’influence des vieux Pink Floyd sur tout le disque; mais celle-ci a été digérée et réarrangée à la sauce doom-sludge-stoner-guitares lourdes au son seventies-fuzz. « Visions Of Death » et son intro folk et planante qui évolue vers du bûcheronnage en grande pompe enrichi de syncopes, de couches multiples de guitares mélodiques et dissonantes, dérive vers un arrangement plus léger et presque lumineux. Et son final sert de transition à la pièce épique du disque : « Pyre Of The Red Sage », morceau de bravoure aux multiples parties. « Cosmosis » apporte alors de la quiétude avant la reprise des hostilités pour un second morceau épique tout en progression d’atmosphère et un final lumineux pour un album qui avait débuté dans les ténèbres.

Savamment construit, Cosmic Child nous fait vivre un extraordinaire voyage sensoriel. Ce qui de prime abord pouvait ressembler à une énième escapade dans des royaumes ultra balisés se révèle être une succession de découvertes musicales riches et variées, toujours amenées à propos. Comme on a pu le qualifier à l’époque de sa sortie, cet album est la face cachée du doom, « The Dark Side Of The Doom » et mérite amplement la décoration « Coup de cœur ».

Guillaume Beauvois

Coup de Coeur C&Osmall

https://www.facebook.com/NewKeepers/

2 commentaires

  • Dany Larrivée

    excellent stoner ça… j’aime autant que Youngblood Supercult, Green Leaf et Gorilla Pulp (mes prefs)

    • Lucas Biela

      c’est ce morceau que j’avais programmé dans mon émission du lundi, et qui est maintenant en rotation sur « ma » chaîne web ISKC RadioActive (on a pu l’entendre aujourd’hui d’ailleurs…).

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