Morse Code – La Marche Des Hommes

La Marche Des Hommes
Morse Code
1975/1997
ProgQuébec

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Morse Code appartient, sans l’ombre d’un doute, à la confrérie des meilleurs groupes québécois des seventies, au côté d’Harmonium, Pollen ou Maneige. Ses origines remontent à 1967, lorsque le bassiste Michel Vallée et le batteur Raymond Roy fondèrent Les Maîtres. Après le recrutement aux postes de claviériste et de chanteur de Christian Simard en 1968, puis de Jocelyn Julien à la guitare, cette formation originaire de la belle ville de Québec effectue ses premiers pas en interprétant des reprises des Beatles et des Bee Gees ! Tournant allègrement dans tous les clubs branchés de sa ville et de sa province, le combo commence alors à se forger son propre répertoire, et modifie son patronyme en Morse Code Transmission à la demande de la maison de disques RCA qui publie, en 1971, son premier album éponyme enregistré entre Toronto et Montréal. Cet opus est une collection de pièces courtes et commerciales, chantées en anglais, et ne possède qu’un intérêt historique.

Continuant dans cette voie, après le remplacement de Jocelyn Julien par Bernard Tapin, la formation offre en 1972 sur son double album « Morse Corde Transmission II », une musique légèrement plus ambitieuse. Ce n’est qu’en 1975 que le groupe prend réellement son envol sous le nom raccourci de Morse Code avec le superbe « La Marche Des Hommes », entièrement chanté en français. Ouvrant les hostilités avec la pièce épique éponyme, longue de 11’14, le combo évolue dans un univers original et onirique. Dominée par les claviers symphoniques de Christian Simard et la guitare très acérée de Daniel Lemay, cette pièce de choix, aux arrangements superbes, est porteuse d’une mélodie hautement mélancolique. C’est sur ce tapis sonore que le chant typiquement québécois de Christian Simard déroule sa poésie nébuleuse d’où transparaît une bucolique angoisse existentielle.

Les huit titres suivants (comportant deux versions bonus 45 Tours promo) se font le chantre d’une poésie douce amère du quotidien, avec une palme spéciale décernée au superbe « La Cérémonie De Minuit », et emportent l’adhésion de l’auditeur en conjuguant, avec un bonheur rare, pureté et richesse mélodiques : un ilot de sérénité au milieu du tumulte ambiant. Imaginez un Harmonium moins désespéré et plongez-vous avec délice dans ce disque !

Bertrand Pourcheron (8/10)

http://www.progquebec.com/

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