Lizzard – Majestic

Majestic
Lizzard
2014
Klonosphere

Lizzard-Majestic

Lizzard est un groupe qui nous vient de limoges, fondé en 2006 autour de trois membres, Mathieu Ricou (guitare et chant), Katy Elwell (batterie) et William Knox (basse et chant). Avec « Majestic », nous abordons sa quatrième production sortie en octobre 2014. La formation a apparemment beaucoup tourné en compagnie des Gojira ou encore des Punish Yourself et autres dans l’hexagone. Et pourtant, je suis complètement passé à coté ! Mais cela attise encore plus ma curiosité, d’autant plus que je n’ai aucune idée de ce à quoi cela ressemble sur le plan sonore avant la première écoute. L’artwork de « Majestic » me laisse à supposer que nous avons sûrement affaire à un disque orienté postcore/metalcore (Isis ?). Mais comme dit le vieil adage (« l’habit ne fait pas… »), la musique de Lizzard n’est finalement pas aussi manichéenne et stéréotypée que je pouvais le supposer. Dès le premier titre « Vigilent », on se sent comme happé par une ambiance bien particulière, qui ne nous laisse aucune chance de décrocher avant la conclusion des dix morceaux. La mélodie est puissante et se fait insidieuse tout au long des 4 minutes de la compo, ce qui ne peut avoir aucune autre incidence que de nous tatouer musicalement le cerveau (un procédé tout à fait indolore, rassurez-vous !).

La rythmique est au top et la voix nous fait penser très vite à Maynard James Keenan du groupe TOOL (surtout dans les passages les plus « énervés »). Ce titre s’enchaîne avec « Aion » et sa guitare tourbillonnante, un morceau qui nous prend par la main pour ne plus nous lâcher, et c’est avec grand plaisir qu’on s’y laisse guider. Tout ici nous montre en gros l’étendue de la maîtrise musicale et technique de nos trois partenaires, technique qui reste toujours au service d’un rendu mélodique (et atmosphérique) envoûtant. Le panel d’influences du groupe est large, et l’une d’entre elles nous installe dans la beauté d’un « Circle », tout en douceur acoustique. Je verrais bien en effet la belle Anneke Van Giersbergen pousser ici la chansonnette !

Lizzard Band

Puis c’est au tour de l’instrumental « Just A Breath » (peut être un petit cri étouffé ou un souffle à un moment ?) de nous bercer aux frontières d’un Anathema dernière période. Certains titres de l’opus sont plus directs et me font même  parfois penser à du Kings’X, comme le pêchu « Colour Blind ». Arrivé au terme de cette découverte, le moins que je puisse dire c’est que la surprise est bonne. Voilà donc une escapade musicale qui n’est pas techniquement barbante, qui reste constamment des plus mélodiques, et où chaque nouvelle plage de l’album (magnifiquement produit) nous entraîne vers une découverte magique !

Petite remarque en forme de bémol cependant : même si la diversité est très présente dans le son de Lizzard, le groupe doit encore s’efforcer à affirmer son propre style. En effet, l’ombre du grand TOOL plane encore un peu dans tous les coins (ce qui n’est pas pour me déplaire, mais…). J’en prends à témoins le très beau clip de « Vigilent » justement, car plus « Toolien » tu meurs ! (Ah là là, cette basse énorme !).

Quoi qu’il en soit, Lizzard vaut bien qu’on s’attarde sur son univers fascinant et plein de promesses, qu’on prenne le temps d’écouter ses créations, car le potentiel est là, c’est évident, alors faites passer le mot ! Quant à moi, je vais dorénavant surveiller si le groupe passe près de chez moi, afin de voir comment tout cela se traduit en live !

Rodolphe Lambert (8/10)

http://lizzard.fr/

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Un commentaire

  • JB

    Merci pour cette belle chronique.

    « comment tout cela se traduit en live » ?

    Eh bien, j’ai vu et écouté LizZard sur Marseille dimanche 18/10/2015, en 1ère partie de l’énorme Soen (et j’ai même eu la chance d’être aux balances des 2 groupes).

    A ne surtout pas rater !!
    C’était tout simplement génial, expérience et voyage musical(e) aussi et même plus intense que les versions studio !
    Grande maîtrise musicale des 3 membres qui, très clairement, ont roulé leur bosse et se connaissent très bien.

    Enfin et de plus, pour avoir parlé un petit moment avec les 3 membres, ils sont aussi sympathiques que passionnés !

    Que la France soit (enfin) plus intéressée à des musiques moins formatées… et nous aurions la chance de pouvoir les voir tourner plus dans l’hexagone.

    PS : allez, si l’on peut ressentir l’affiliation à Tool (que j’adore), faisons l’effort de ne pas trop souvent comparer un excellent groupe à Tool. Car, comme l’a dit Martin Lopez, Tool n’est pas qu’un groupe dont on pourrait s’inspirer mais un sous-genre musical à part entière.

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