Hommage à Wayne Shorter (1933-2023)

Hommage à Wayne Shorter (1933-2023)
Wayne Shorter
2023
Lucas Biela

Hommage à Wayne Shorter (1933-2023)

Wayne Shorter band1

Wayne Shorter, la légende du saxophone s’en est allé rejoindre Miles Davis, Art Blakey et Joe Zawinul. Dans mon parcours initiatique au jazz, Wayne Shorter occupa une place de premier plan, au même titre que d’autres illustres saxophonistes tels que John Coltrane, Jan Garbarek, Alain Debiossat, Michael Brecker ou encore John Zorn. Ce fut d’abord sa carrière solo que j’ai dévorée, à commencer par Juju, un album très empreint du hard-bop de John Coltrane dans les attaques de saxophone et avec son rythme chaloupé, mais où déjà quelques notes plus suaves laissent entrevoir ce style si attachant auquel il nous habituera avec Weather Report. Puis, évidemment, dans mon entreprise de familiarisation avec l’œuvre de Miles Davis, je ne pouvais pas passer à côté du second grand quintet du trompettiste, celui-là même qui a vu défiler les plus grandes pointures du jazz-fusion qui allait faire parler de lui par la suite. La grande révélation fut pour moi sa participation au projet Weather Report, justement une de ces formations-phare du jazz-fusion, que l’auteur de « Footprints » co-fonda avec Joe Zawinul, son ancien compagnon du second quintet de Miles Davis (le contemplatif In A Silent Way, et le bouillonnant Bitches Brew). Sur des morceaux comme « Tears », « The Moors », « Manolete » ou « Blackthron Rose », enregistrés dans les premières années des météorologues en herbe, les longues notes soyeuses de l’instrument de l’ancien Jazz Messenger viennent nous étreindre à la manière d’un vieil ami que l’on rencontrerait après de longues années sans avoir eu de ses nouvelles.

Wayne Shorter band2

Ce son si chaleureux se conjugua d’ailleurs avec bonheur avec la voix envoûtante de la star brésilienne, Milton Nascimento, sur une autre révélation pour moi, l’album Native Dancer, paru en plein milieu des années 70. Plus tard, comme me l’a rappelé mon amie Teradélie, Joni Mitchell ne sera pas insensible au charme des sonorités de celui qui faisait la pluie et le beau temps avec ses compagnons de l’époque. Ainsi, il est de toutes les sessions avec l’auteure de « Big Yellow Taxi », depuis le gargantuesque « Paprika Plains » jusqu’aux versions pour orchestre de quelques-uns de ses plus grands titres un quart de siècle plus tard. Véritable institution, Wayne Shorter continua à partager ses rêves avec différentes générations de musiciens (dont le pianiste aux notes bigarées Danilo Pérez et la bassiste/contrebassiste à la voix de cristal Esperanza Spalding) jusqu’en 2021, année où il se retira de la musique. La légende a rendu son dernier souffle, mais celui qu’il a apporté au jazz et à la musique en général (ces notes touchantes, comme tapies dans l’ombre et sortant à pas de chat) continuera à fasciner des générations de mélomanes et de musiciens.

https://www.facebook.com/wayneshortermusic

 

Un commentaire

  • Chris

    Merci pour votre hommage. Je ne connais que peu la discographie de l’artiste mais Weather Report je connais ! Rip mec ton empreinte musicale est éternelle

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