Headcharger – Rise From The Ashes

Rise From The Ashes
Headcharger
At(h)ome
2021
Lucas Biela

Headcharger – Rise From The Ashes

Headcharger Rise From The Ashes

Headcharger sont un groupe hexagonal, actif depuis la première moitié des années 2000. Malgré cela, je ne les découvre qu’avec leur septième album, Rise From The Ashes ! Mieux vaut tard que jamais comme on dit, même s’il me faudrait me pencher sur l’ensemble de leur discographie, leur site web nous apprenant en effet qu’ils ont navigué entre le hardcore et le hard rock à leurs débuts, avant de se tourner vers le stoner, et enfin d’atterrir sur des terres davantage rock traditionnel avec influences 90’s sur l’opus qui nous intéresse. Autant que les styles ont varié, le line-up a évolué. C’est ainsi que le noyau dur des débuts, composé de Sébastien Pierre au chant, David Rocha à la guitare et Romain Neveu à la basse, a vu défiler quelques batteurs et guitaristes, avant que ne les rejoignent l’année dernière le guitariste David Vallée (qu’on a pu entendre avec le groupe de rock Jet Blast, et qui assure aussi les choeurs chez Headcharger) et le batteur Antoine Cadot (qu’on a pu entendre avec le projet synth-pop Saint DX).

Alors comment s’est passée cette cohabitation entre les anciens et les nouveaux ? A l’écoute de l’album, on se dit qu’ils se sont très bien entendus. Telle la sublimation en chimie, la complémentarité des voix entre Sébastien et David porte aux nues le rock solide des guitares acérées et de la batterie bousculée. C’est particulièrement vrai sur le morceau d’ouverture, où, entre deux couplets aux accents amers, un entrain à faire pâlir les Beatles est de mise dans le refrain anthémique (voir plus loin mon commentaire sur la dualité vocale). Autre complémentarité, celle des guitares. Avec deux guitares, c’est double plaisir pour quiconque sait apprécier les riffs ravageurs à faire dodeliner la tête dans ces efforts qui nous rappellent que le rock est là pour nous donner de la vigueur, et à l’inverse la douceur des éclaircies qui accompagnent les refrains. Sur le versant calme, notons qu’en plein milieu de « So Strange » on est même gratifiés de quelques notes Americana, une véritable clairière dans la jungle rock qui nous entoure. Quelles que soient leurs interventions, les deux guitaristes s’entendent comme larrons en foire, et on sent le bonheur exhaler de leur manche.

Headcharger Rise From The Ashes Band 1

Je parlais plus haut de batterie bousculée, je voulais bien entendu évoquer son jeu contrasté, aussi bien dans cette courte tribalité héritée de Tool que l’on retrouve sur « Another Day Alive » ou encore sur le morceau de clôture, que dans les changements de tempo tout au long de l’album. Véritable artiste de son instrument, cet autre nouveau venu qu’est Antoine sait insuffler à la musique de Headcharger l’énergie dont elle a besoin, en même temps qu’il la rend captivante par les roulements et les variations de rythme. On est comme pris dans une spirale, certes étourdissante mais ô combien fascinante. Je n’hésiterais pas à comparer ce nouveau compère à Ray Luzier (Korn, KXM) pour son jeu à la fois dynamique et étourdissant. Le chanteur des débuts, Sébastien, tour à tour broie du noir et s’exalte. On reste dans les contrastes ! Ce sont des expériences personnelles, avec ses hauts et ses bas, qu’il nous narre, et par le biais de ce contraste, il nous fait vivre son récit. Par son côté légèrement geigneur dans ses débordements (comme sur le pachydermique « Death Squad »), son chant pourra alors rappeler entre autres cette icône du grunge dont le morceau « We Die Young » sonnait tristement prémonitoire à l’annonce de sa mort. Par ailleurs, à la lecture de la biographie du groupe, on se rappelle que le mot « hardcore » faisait partie du vocabulaire musical de leurs débuts. Des voix typiques de ce mouvement surgissent de-ci de -là (les derniers instants de « Magical Ride » et de « Love -Hate »), permettant par là-même de nous rappeler d’où notre chanteur vient. Cependant, cette escapade vocale est tellement anecdotique que j’avais hésité à la mentionner. Et n’y voyez pas une critique de ma part, il est toujours intéressant de se faire surprendre en musique.

Headcharger Rise From The Ashes Band 2

Malgré tous les contrastes sur lesquels j’ai pu insister, la musique de Headcharger reste empreinte de cette fureur rock à faire trembler les murs mais que des hymnes à faire chanter les stades canaliseraient. Pas de solos de guitare à nous retrouver dans des labyrinthes qui nous feraient perdre le fil de l’histoire. Ici, même si la batterie nous fait emprunter des chemins tortueux, tout est énergie et mélodie, au service d’une musique que l’on a hâte de repasser une fois l’album terminé, tellement notre tonus en a été revitalisé et le sourire revenu (des fois qu’on l’aurait perdu). En ces temps troubles où de nombreuses thématiques nous affectant semblent en pointillés, pourquoi ne pas suivre une ligne continue avec la musique des Headcharger ?

https://www.facebook.com/headchargerband

 

Crédit photos: Mathieu Ezan

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