Hasse Fröberg & Musical Companion – Powerplay

Powerplay
Hasse Fröberg & Musical Companion
2012
Pid

Hasse Fröberg & Musical Companion

En marge de leur activité commune, les suédois de The Flower Kings ont quasiment tous été impliqués, à un moment ou un autre de leur longue carrière, dans un projet connexe à ce désormais célèbre et emblématique groupe de rock progressif « vintage », pour le plus grand plaisir (ou lassitude, c’est selon) de ses nombreux fans. Impossible en effet d’être frustré avec le travail on ne peut plus prolifique et polyvalent de Roine Stolt (chant et guitare), Jonas Reingold (basse) et leurs acolytes qui, sans compter leurs escapades respectives en solitaire, ont mis à profit leur talent à de nombreuses formations de renom. On peut citer en vrac Transatlantic, Kaipa, The Tangent, Karmakanic ou encore Agents Of Mercy, toutes bien sûr estampillées « progressives » ! En 2010, alors que les Flower Kings sont enfin en pause, c’est au tour d’Hasse Fröberg de venir compléter cet ample palmarès, avec la publication d’un très bon premier album de rock progressif à la fois musclé et « old fashioned » (comme l’artiste se définit volontiers lui-même), intitulé « Future Past », sous la dénomination de Hasse Fröberg & Musical Companion.

Quatre excellents musiciens du même pays d’origine viennent compléter le groupe de facture on ne peut plus « classique » dans le genre prog (guitares, claviers, basse et batterie), autour du chanteur haut de gamme et guitariste rythmique, dont on peut enfin apprécier toute l’ampleur du talent, principalement celui de vocaliste donc. En effet, j’ai toujours pensé que ce dernier avait été largement sous exploité au sein des Flower Kings, dominé par la main mise et l’empreinte omniprésente de Roine Stolt, alors que les deux compères se complètent à merveille dans des registres pourtant similaires. Leur dernière livraison, l’une des meilleures depuis bien longtemps, semble heureusement rééquilibrer la balance. En attendant, « Future Past » reçoit un bon succès critique, ce qui motive le chanteur à plancher dans la foulée sur un successeur, et c’est un « Powerlay » s’inscrivant dans la même veine qui voit le jour en cette année 2012, sur le label de son vieil ami et collègue Jonas Reingold.

Entièrement écrit, composé et arrangé par Fröberg, avec un coup de main du vieux complice Tomas Bodin pour le mixage et la production, l’album séduit immédiatement par son impact mélodique et la bonne tenue de ses neuf compositions, enjouées et énergiques, qui ne sombrent jamais dans la facilité ou la mièvrerie. Si l’influence de TFK reste bien présente, c’est à une œuvre beaucoup plus personnelle à laquelle Hasse Fröberg nous convie, toujours avec cette passion pour le son typique et la musique rock symphonique et heavy des années 70. Nuances, variations de tempos et d’ambiances, refrains qui percutent, tous les ingrédients sont ici une fois de plus réunis pour combler de bonheur les amateurs du genre, et très certainement bien au delà. Le ton est donné d’entrée de jeu avec « My River To Cross », le premier « epic » de l’album (qui en compte deux), où les toutes les subtilités techniques du rock progressif, solos de guitares et de claviers à l’appui, côtoient efficacement l’énergie brute et concise d’un hard rock à l’ancienne. Jouissif ! Après cette dynamique entrée en la matière, se succèdent une collection de chansons toutes finement ciselées, avec un son souvent bien « américain », qui n’est pas sans évoquer les grandes heures de Steve Lukather et sa célèbre bande à Toto.

Quelques influences typées « AOR » viennent également parsemer certains titres, tel que ce fameux « The World Keeps Turning » et son refrain enivrant qui sonne comme le tout meilleur d’un Asia, avec quelques choeurs façon Queen, dont on retrouve discrètement aussi le lyrisme glamour dans « The Final Hour », l’autre epic proposé au menu. Cette excellente suite à tiroirs de douze minutes est en effet l’autre plat de résistance de ce très fréquentable « Powerplay », avec en prime un final « yessien » en diable ou Fröberg fait ouvertement en paroles allusion à l’intemporel « Close To The Edge ». Heureux aussi de constater que la voix puissante et riche en nuances du chanteur se bonifie avec le temps, avec son timbre éraillé qui n’est pas sans rappeler celui d’un Rod Stewart au sommet de sa forme.

Si vous aimez les Flower Kings, les belles voix et le bon vieux rock comme on n’en fait plus (enfin, si, justement !), cette sympathique galette ne fera pas honte à votre discothèque, bien au contraire même ! Hautement conseillé.

Philippe Vallin (7,5/10)

http://www.hassefroberg.com/

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