Frost* – Others

Others
Frost*
Inside Out
2020
Rudzik

Frost* – Others

Frost* Others

Après un Falling Satellites plutôt en rupture avec ses deux premiers opus, mais toujours en recherche d’autres horizons avec plus ou moins de bonheur, Frost* nous propose… un EP, à savoir Others. Au premier abord, il apparaît étonnant qu’un groupe aussi créatif que Frost* se contente d’un EP dont les titres sont à un format ramassé, au nombre de six, pour trente-deux minutes de musique. En fait, ce qui est étonnant, c’est que cet EP ne sorte que quatre ans après Falling Satellites quand on sait que les six titres qui le composent étaient déjà bien avancés à l’époque et devaient figurer sur un double album finalement demeuré au format simple LP. Action ou vérité ? Je veux dire, sont-ils bien issus d’un renoncement au double album en 2016 ou avaient-ils été jugés indignes d’y figurer et ne constitueraient-ils donc qu’un fond de tiroir renommé aujourd’hui Others ? Je ne répondrais pas à cette question.

À la relecture de la chronique de Falling Satellites pondue par notre ex collaborateur Henri, j’y remarquais au passage une certaine dualité, balançant entre l’admiration pour le génie créatif du groupe mais aussi sa propension au « priapisme » comme il l’écrivait en guise de conclusion. Encore aujourd’hui, je rejoins complètement cet avis, estimant Falling Satellites en deça des géniaux Milliontown et Experiments In Mass Appeal, les deux premiers opus de Frost*. Quelle que soit la réponse à l’interrogation précédente, je ne boude pas mon plaisir à replonger dans ce pop-prog-électro si percutant.

Frost* Others band1
Il faut noter que le groupe s’est réduit au trio formé de Jem Godfrey, Nathan King et John Mitchell du fait du départ de Craig Blundell, bien qu’il officie quand même à la batterie sur cet EP. « Fathers » cartonne d’entrée en territoire connu avec cette puissante rythmique asynchrone dominée par des claviers épileptiques typique de Frost*. Un dispensable break style « boîte à musique » entrecoupe bizarrement la chanson. La raucité de velours de la voix de John Mitchell illumine « Clouda », une ballade gavée de sonorités électros régulièrement « djentées » dont le break planant et grandiloquent est clairement plus judicieux que le précédent alors que la « boîte à musique » revient en fin de titre. Ensuite, « Exhibit A » renforce la main-mise de l’électro sur les compositions de Frost* avec un modernisme très punchy en droite ligne de Falling Satellites.

Frost* Others band2
Au-delà de cette omniprésence synthétique sous influence du maître à penser Jem Godfrey, Frost* sait également se montrer plus sensible, témoin ce très joli « Fathom » au refrain qui provoque des picotements épidermiques. Le retour aux sonorités électro avec « Eat » s’accompagne d’effets très complexes sur les sonorités vocales créant une ambiance groovy touffue que n’aurait pas dénigré un… Prince, eh oui ! Le rideau tombe avec « Drown » qui nous maintient la tête sous l’eau de cet océan de notes étranges plongées cependant dans une ambiance plus dark. Même en s’astreignant à faire abstraction de sa liaison temporelle avec Falling Satellites, Others est calé dans la roue de ce dernier et on peut se féliciter que Frost* continue à repousser les limites de cette alliance contre-nature pop-prog-électro. Il me manque cependant les plages de piano des deux premiers albums qui contrebalançaient de façon un peu plus organique la production ultra-moderne du groupe. Ne boudons pas notre plaisir, un hors d’œuvre de premier choix offert pour patienter avant le plat de résistance, un futur LP qui sera servi fin 2020. Il faut noter que cet EP sera accompagné d’un art-book nommé « 13 Winters » qui sera publié plus tard dans l’année.

http://frost.life/

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