CHVRCHES – Every Open Eye

Every Open Eye
CHVRCHES
Glassnote / Universal Records
2015

CHVRCHES - Every Open Eye

Décidément, j’ai de la chance. Dans mon vol retour de Dubaï, je tombe à nouveau sur un album qui déclenche en moi un besoin de le chroniquer. Cette fois-ci il s’agit de synth-pop, vous savez cette pop qui s’est développée dans les années 80 du millénaire précédent, et qui développe des mélodies chaudes, contrastant par là-même avec la froideur à laquelle l’on a tendance à associer les synthés qui constituent leur unique base instrumentale. La pochette a à nouveau été décisive dans mon choix d’écoute. En effet, les roses sur lesquelles se superposent des carrés de couleur ne sont pas sans rappeler l’immense Power, Corruption & Lies des New Order, paru dans les années 80 évidemment.

CHVRCHES - Band

Majoritairement dominées par une voix féminine, les 11 pièces de cette seconde galette des écossais de CHVRCHES (je tiens ces dernières informations de la description de l’album que je peux lire sur l’écran à bord de mon vol) font la part belle aux mélodies directes. Mais là où réside la force de ce combo est dans la capacité à rendre leur propos moderne et à conglomérer les différents courants actuels : r’n’b, synthwave, dance-pop, électro-pop se côtoient sans anicroche particulière dans la cour synth-pop dans laquelle nos magiciens du son jouent. CHVRCHES, c’est frais, ça donne la pêche, ça ravit les écoutilles, ça donne envie de se déhancher, et on se surprend à chanter avec eux, le tout sans que le produit ne soit marqué du sceau de la médiocrité qui entoure le monde de la pop actuelle. La voix s’adapte aux compositions, elle est majoritairement insistante pour appuyer l’urgence des mélodies immédiates, mais peut également présenter une fragilité que l’on retrouvait chez Harriet Wheeler des Sundays  (l’élégie à pleurer clôturant l’album ou le magnifique « Down Side Of Me » avec ses chœurs clannadiens et ses synthés enchanteurs). Si j’indiquais que la voix féminine est la plus représentée, c’est parce qu’il y a bien une voix masculine. Celle-ci fait son apparition en plein milieu de l’album, dans une suavité et un ton implorant qui rendent le morceau correspondant d’autant plus fascinant. Seules ombres au tableau : le vocoder sur « Leave A Trace », fort heureusement bien discret, et les voix en écho sur « Playing Dead », même si l’on comprend que cela fait partie de la démarche d’hommage aux musiques synthétiques des années 80. Pour le reste, rien à dire, c’est aussi bien ficelé que de la dentelle de Calais, et c’est aussi rafraîchissant qu’un « Witch’s Heart » (le cocktail que j’ai pris lors de mon séjour à Dubaï) sous un soleil de plomb.

Voici donc un groupe dont le premier album a eu les honneurs de la presse spécialisée, mais que je ne découvre qu’avec le second, que je trouve par ailleurs très abouti et très agréable à écouter. C’est le genre de groupe que j’aimerais entendre plus souvent : prendre le meilleur du passé et du présent pour en faire quelque chose qui accommoderait le futur avec une touche personnelle. N’hésitez donc pas à ouvrir ce paquet, il vous réserve bien des surprises !

Lucas Biela

http://www.chvrch.es/

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