Carpenter Brut – Carpenterbrutlive

Carpenterbrutlive
Carpenter Brut
No Quarter Prod
2017

Carpenter Brut – Carpenterbrutlive

Carpenter Brut Carpenterbrutlive

Avec Carpenter Brut, Mesdames et Messieurs, bienvenue dans l’Ibiza du glauque, au tecknival des eighties, des mélodies cheaps qui font remonter au cortex frontal les génériques kitsch de Hooker, K-2000, Miami Vice et autres difformités nanardesques d’une époque à nouveau portée au pinacle. Bienvenue dans le rétro-gaming, le rétro-style, le rétro-gore, le rétro-gamin, le rétro… tout court finalement mais à la sauce des nouvelles neuves. Bref, bienvenue dans cette dénomination qui ne veut rien dire qu’est la synthwave popularisée par Pertubator, Dan Terminus et autres Lazerhawk.

Datant d’il y a à peine dix ans, cette synthwave s’est accaparée un marché certain, florissant, pour amateurs de Nanarland, fans de cold-wave sur le retour, clubbers azimutés et métalleux désœuvrés. Carpenter Brut brillant là-dedans par son anonymat, son son compressé et saturé, son amour pour les films inconnus des 80’s sentant la VHS et ses atmosphères de rocking-chair, et l’esthétique néon. Sur des beats basiques, des climats aussi colorés que dark et dansants, monsieur Carpenter Brut (alias Franck) entretient une sorte de mystère à grande gueule d’un gamin qui s’éclate sur ses potars avec sa chemise à pastels. Peut-être le plus (re)connu de cette scène, qui sera forcément amenée à disparaître, monsieur Brut, en plus de rendre hommage à un pan d’histoire de pop-culture, sociétale et esthétique tout en jouant avec ce passéisme de rigueur et néanmoins jouissif, a su amener, à l’instar de ses collègues, une certaine fraîcheur qui défrise un bichon. Comment ne pas résister à ses synthés grandiloquents, cette ambiance d’un Los Angeles miteux sous un brouillard de pollution avant qu’on « te mette la bite dans un tupperware » dans un extrait de Flashdance. Il a compris. Il a tout compris.

Carpenter Brut-Trilogy

Alors, oui, il y a ce live (Carpenterbrutlive) mais avant ça, Carpenter Brut, c’est une trilogie d’EPs (I, II et III) épuisée, rééditée, à nouveau épuisée pour ressortir à nouveau, merci le succès (Trilogy, No Quarter Prod, 2015). Dans ce live, vous aurez le best of (logique, c’est un live) des précédents travaux du sieur. Des titres qui restent dans le crâne à la perceuse dans une lobotomie expressive, refrains, ritournelles kitchos qui s’implantent comme un champignon spongieux alors que l’on bouge son corps tel Jean-Claude Van Damme (le seul), au son torride de Kickboxer. Ça fout la banane et c’est tout ce que l’on demande. Alors, oui, oui, je pourrais digresser sur la « nouvelle » popularité de ses sonorités sorties d’une autre époque que les plus jeunes ne connaissent pas, n’ayant pas encore été conçus, que voulez-vous. Ou bien de l’influence des jeux 8-bits et pixels dont les messieurs Brut et Perturbator sont devenus les porte-étendards quasi malgré eux (Hotline Miami pour ne citer que lui), ou de ce public hétéroclite qui transforme chaque set-live en happening géant. Mais bon, que voulez-vous, je suis un tantinet chiant et je ne remarque plus qu’une chose, c’est l’énergie déployée par sieur Brut et son line-up de circonstance (sorti du groupe Hacride), l’enchaînement sans faille de morceaux tous plus addictifs qu’un croissant tartiné au chocolat jusqu’à ce final absolument génial. « Maniac », Flashdance et toute une salle littéralement de péter un câble, sautillant comme des cabris fougueux avant le dernier beat fatal. Rien que pour ça, c’est obligatoire.

Carpenter Brut Carpenterbrutlive Band

Alors qu’un nouvel album est en préparation pour 2018, que les dates s’enchaînent, voici l’occasion rêvée, tout aussi théorique qu’imaginaire, de se plonger dans l’univers de Carpenter Brut, de se délecter de « Turbo Killer », « Le Perv », « Anarchy Road » et autres « Disco Zombi Italia » jusqu’à plus soif. Pour le compact et l’immédiat, cherchez le live, pour briller en haute société, amenez Trilogy. Alors sortez les rollers à lacets, les dessus roses, les culottes amovibles ainsi que vos VHS oubliées, avec Carpenter Brut, nostalgie rime avec dancefloor, néons dans la gueule, Daft Punk, Justice, Survive et plaisir primaire en regardant un nain philippin jouer les James Bond sodomite. Forcément… C’est génial !

Jéré Mignon

https://carpenterbrut.bandcamp.com/

https://www.facebook.com/carpenter.brut/

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