Wolve – Sleepwalker
Wolve
Autoproduction
Wolve est un groupe français de cinq ans d’âge créé par Julien Sournac à la six-cordes et au chant (dans un anglais parfaitement maîtrisé, inspiré par Thom Yorke) et nous offre aujourd’hui un premier opus autoproduit, malheureusement fort court (à peine 36 minutes). En parfaite opposition avec l’air du temps et une époque faite d’éphémère et de précipitation, on entre tout doucement dans sa musique, qui s’étire lentement et sert d’écrin à un concept ambitieux racontant un voyage initiatique qui conduit l’homme vers sa part animale. Après un premier morceau (« The Tall Trees ») interprété à la guitare acoustique et à la voix, qui n’est pas sans évoquer les chansons de la formation québécoise Harmonium en 1974, la musique évolue de manière insensible, par petite touches répétitives, vers un univers finalement assez proche de ceux de Porcupine Tree et de Mono avec de gros riffs de guitares, un chant fragile et des atmosphères à cheval entre post rock et progressif. Les longues pièces « Cassiah », qui oscille en permanence entre douceur et violence, et « Ocean », aux superbes soli de six-cordes, constituent de parfaits exemples de cette orientation mélodique. Reste au gang francilien, qui braconne par ailleurs souvent sur les terres du King Crimson de « Thrak » (le final du furieux « Colors Collapse »), à gagner encore en maturité. Mais l’on tient déjà là, sans l’ombre d’un doute, un disque non dénué de promesses enfanté par un groupe ultra motivé, dont le line-up live compte aujourd’hui Julien Sournac à la guitare et au chant, Alexandre Aguilera à la seconde guitare, David Dutoit à la basse et Sacha Lournis à la batterie. A suivre, donc…
Bertrand Pourcheron (7/10)