The Psychedelic Ensemble – The Tale Of The Golden King

The Tale Of The Golden King
The Psychedelic Ensemble
2013
Autoproduction

The Psychedelic Ensemble – The Tale Of The Golden King

The Psychedelic Ensemble est un groupe américain formé d’un seul membre qui a choisi de rester anonyme : il s’agirait apparemment de quelqu’un qui aurait collaboré avec de grands noms de la scène musicale depuis les années soixante-dix. Voilà qui n’est, a priori, pas sans intérêt. Il en va hélas tout autrement dans la réalité. Trois ans après la publication, avec « The Art Of Madness » (concept album de cinquante six minutes basé sur le thème de la folie), d’une première œuvre indigente entièrement calquée sur le modèle genesisso-yessien, ce bien mystérieux personnage vient de donner naissance à un nouvel opus risquant fort, à l’instar de son prédécesseur, de laisser plus d’un auditeur perplexe. Voilà en effet un CD qui, bien qu’offrant d’ambitieux développements symphoniques (l’emphatique « The Golden King », par exemple) et de jolis textes poétiques, ne parvient qu’à engendrer un malaise persistant. Car enfin, la question de pose, incontournable : sommes-nous bien en face d’une œuvre conçue et interprétée en 2013 par une formation actuelle ? Si la filiation avec le Rick Wakeman de « Journey To The Center Of The Earth » ou le Yes de « Fragile » constitue le lot commun de nombreux groupes, The Psychedelic Ensemble se hisse, au petit jeu de l’identification formelle, à un niveau de mimétisme tout bonnement stupéfiant.

Que ce soit dans les ambiances mélodiques (le pompeux « Overture – Our Great Kingdom »), les arrangements (vocaux évoquant un Jon Anderson sous assistance respiratoire, breaks rythmiques de « The Prophecy Of The Seer » entièrement calqués sur ceux de « Heart Of The Sunrise », claviers exagérément mélodramatiques), tout porte à croire que l’on se trouve en face du fruit des expérimentations diaboliques conduites dans un laboratoire de la CIA spécialisé dans le clonage d’embryons rock.

Alors que Marillion est là pour nous prouver magistralement, avec le splendide « Sounds That Can’t Be Made », qu’il peut et doit exister un rock prog’ ancré dans les années 2010, The Psychedelic Ensemble s’enferme dans la masse asphyxiante de clichés nostalgiques pesants. « The Tale Of The Golden King » ne manquera donc sûrement pas de conforter les détracteurs du rock progressif dans leur conviction qu’il s’agit là d’un style bon pour le Musée Grevin ! Tout faux…

Bertrand Pourcheron (6/10)

http://www.thepsychedelicensemble.com/

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