The New Blockaders – First Live Performance

First Live Performance
The New Blockaders
2011
Hypnagogia

First-Live-Performance

Là, je fais fort, j’avoue. C’est mon côté punkoïde. Voilà que je m’attelle à ce qui se fait de plus bruitiste ,et qui passe complètement hors de portée de tout ce qui peut être de près ou de loin analysable. Pour ça, je ne pense pas que cette chronique sera des plus longues. Un objet pareil qui évite tout écueil et toute tentative d’interprétation se révèle abscon. « The New Blockaders », c’est la négation absolue, sans attache, sans début ni fin. Absence de structure. D’ailleurs, qui aura l’audace de jeter un coup d’œil sur les sorties de ce groupe ? Hein ? Franchement ? Un projet qui refuse toute étiquette, tout soupçon de construction et cela depuis plus de trente ans. En tant que tel, qu’est-ce qu’on entend ? Raclements d’objets, destructions, manipulations, déplacements, mise à mort sémantique, sifflements, phagocytages, stridences et autres chocs sans interruptions, dans un magma rappelant tour à tour une vie matinale d’usine, le saccage d’un appartement de fonction, la démolition d’un garage sur une route nationale.

The New Blockaders c’est Pierre Schaffer qui se prend pour un punk. L’organisation ? Il s’en branle. La musique ? Il s’en tamponne le coquillard. Tout n’est que faits, ici et maintenant. Sans volonté de théories, car cet assaut les rejète en bloc. Ce sont de sales gamins qui refusent de jouer et d’apprendre mais, pour montrer qu’ils sont là, ils font du bruit. Déplacements, manipulations sans fin. Ce n’est qu’un parpaing concret connecté à des amplificateurs. Deux bonhommes en cagoules qui détruisent du mobilier sans autre envie que cette envie. C’est Dada qui pisse joyeusement sur Dada.

« First Live Performance » est, comme son titre l’indique, le premier concert de ce duo anglais enregistré en 1983. Ce que j’ai écris, c’est ce que vous entendez. Alors pourquoi continuer ? C’est noise, c’est du concret d’alcoolique qui s’amuse. C’est mon garagiste qui fait un concerto pour foutre le bordel et rien que le bordel, alors qu’il ne sait même pas ce que c’est la musique concrète.

Et voilà, grâce à moi, voici un disque (même plus musical) qui échappe à toute analyse, à tout système de notation. C’est inutile. Y’a que les dingues qui se pencheront dessus mais rien que le fait d’en parler, ça se déguste.

Jérémy Urbain (?/10)

Site web : http://www.thenewblockaders.org.uk/

 

 

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