The Last Embrace – Essentia
The Last Embrace
Longfellow Deeds Records
The Last Embrace effectue ses premiers pas en 1998, année lors de laquelle Olivier (guitares) et Vik (basse) décident de concrétiser leur passion commune pour la musique. Le line-up de l’époque (avec la première chanteuse Nathalie) enregistre un EP éponyme en 2001, dans un registre metal atmosphérique très inspiré par Anathema et The Gathering. Arrive bientôt l’heure des premières scènes (citons La Rotonde à Hirson, au côté de Paradise Lost, Saxon et After Forever !). En juin 2003, avec un line-up tout neuf (Sandy au chant et Laurent à la seconde guitare) rassemblé par l’inamovible Christophe, le combo publie son premier album longue durée intitulé « Inside » et se produit en public en compagnie de ses idoles (Danny Cavanagh, Antimatter, Leafblade, etc…). Vik quitte hélas le navire fin 2007 mais la formation ne s’en laisse pas compter pour autant et enregistre un 2009 le référentiel « Aerial ». Ce disque marque une évolution majeure pour le combo avec l’apport d’un quatuor à cordes ainsi que la présence, en invité, du génial Mick Moss. Le groupe défend encore une fois cet opus de la maturité en concert (shows avec Antimatter, participation aussi remarquée que remarquable au festival Crescendo, etc…) avant le départ d’Alexis (batterie) et de Laurent (seconde guitare).
A la rentrée 2011, la formation décide de se lancer dans un projet acoustique, fort de la présence, au côté de Sandy et d’Olivier, de Pierre-Henri (piano et Rhodes), d’Anthony (basse) et de Chris (batterie). Le résultat sort en 2013. Il s’agit de ce magnifique « Essentia », composé de versions réarrangées, sans fart ni artifice, de titres d’ »Inside » et d’ »Aerial », de deux pièces inédites (« Essentia » et « Swith On ») et d’une reprise magistrale du superbe « Roads » de Portishead. A des années lumière du metal, la bande à Olivier nous propose une musique éminemment ciselée, romantique, avec des vocaux féminins de toute beauté, des cordes vaporeuses, de superbes parties de piano, des mélodies raffinées et le reste à l’avenant. Magistralement produite par Emmanuel Rousseau au White Wasteland, cette cuvée 2013 nous présente des chansons totalement remodelées.
Au nombre de dix, elles sont littéralement transfigurées par la voix bouleversante de Sandy, une voix chaude, profonde, frémissante de sensibilité qui évoque tour à tour Mary Fahl (October Project) et Julianne Regan du divin All About Eve. Chanterait-elle l’annuaire du téléphone qu’on en baierait encore d’admiration, que ce soit sur le morceau d’ouverture « Aerial », sur le très dynamique « Can You ? », comme sur le référentiel « Impending Dawn » (dont le final possède une couleur très Jethro Tull) et sur l’imposant « Inside », impressionnant exercice de style progressive/acoustique/world music.
Voilà, au final, une œuvre profondément émouvante pour peu qu’on lui laisse le temps de s’insinuer dans les replis les plus intimes de notre sensibilité. Remarquable !
Bertrand Pourcheron (8/10)