The Gentle Storm – The Diary
The Gentle Storm
Inside Out
Quand une des plus belles voix de la galaxie metal décide de s’acoquiner avec le compositeur de rock progressif le plus prolifique du genre, le public averti, salivant d’avance, est bien en droit de s’attendre à du grandiose. Certes, ce énième projet du créateur virtuose néerlandais Arjen Lucassen bénéficiera malheureusement d’un impact public moindre, amorti qu’il est par la pléthore de collaborations de semblable niveau menées, tant par le maître de cérémonie (Ayreon, naturellement, mais aussi Guilt Machine, Ambeon ou Star One) que par la toujours divine Anneke Van Giersbergen depuis le mitan des années quatre-vingt-dix. Récapitulatif non exhaustif à l’intention du lecteur novice : la Hollandaise (elle aussi !), ex-chanteuse de l’excellent groupe de metal atmosphérique The Gathering, a prêté sa voix à de multiples formations (aux côtés de Danny Cavanagh d’Anathema ou avec Devin Townsend par exemple) en même temps qu’elle mène une carrière solo schizophrénique (Agua de Annique ou Anneke van Giersbergen ?). La grande dame a eu naturellement l’occasion de collaborer à de nombreuses reprises avec l’homme qui ne dort jamais sur les disques du projet Ayreon. Notons en particulier les excellentes prestations de la belle (accompagnée des remarquables performances de Fish (ex-Marillion) et Damian Wilson (Threshold, ex-Landmarq) sur le mythique « Into The Electric Castle », sorti (déjà) en 1998. Tout cela pour dire que ce copinage apparaît comme tout à fait attendu et naturel dans l’autre pays du fromage.
Ce double album s’inscrit donc dans une ambiance pas si éloignée que cela de celle exposée sur l’album tantôt évoqué. Le géant batave s’en défend pourtant, prétextant que, sur les disques d’Ayreon prédominaient les orchestrations symphoniques, les claviers boursouflés et les multiples guests aux voix. Et qu’avec cette nouvelle entité, la production se voulait plus organique (une unique vocaliste, des arrangements de cordes et d’instruments acoustiques, pour le volet « Gentle » en tous cas).
L’originalité de ce journal musical (qui conte la correspondance fictive, sur fonds marins, entre deux amoureux éplorés du XVIIe siècle) ne réside donc en rien, vous l’aurez compris, dans le style de musique proposé (le fan se trouvera, dès les premières secondes, en terrain balisé) mais dans cette audacieuse idée de proposer deux galettes : une « gentille » et une « vilaine ». En d’autres termes, vous aurez la chance de pouvoir choisir l’habillage sonore de chaque titre, soit « Gentle » (acoustique et folklorique) ou « Storm » (hollywoodien et protéiné).
Comme la belle Anneke est à l’aise dans tous les registres, ces interprétations bicéphales apparaissent toutes comme particulièrement maîtrisées même si la redondance guète parfois aux écoutilles. Notons également que c’est bien dans les versions « tranquilles » que le travail sur les orchestrations (épurées) apparaît comme le plus abouti. On croirait parfois entendre un vieux Mike Oldfield de la grande époque ou un inédit de Steeleye Span.
Alors, un tel ouvrage fera bien plaisir aux guitaristes (quel doigté ce bonhomme !), aux romantiques (quelle belle voix cette Anneke !) et aux inconditionnels d’Ayreon ou de Gathering. Philippe Manœuvre, quant à lui, détesterait.
Christophe Gigon (7/10)
https://www.facebook.com/TheGentleStorm
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Je rejoins la critique. Parfois, il vaut mieux prendre le temps avant de se lancer dans un nouveau projet qui se veut ambitieux. A noter que la dichotomie claire/obscure semble faire des émules puisque Kamelot ont fait de même avec leur dernier opus.
Mon dieu quel ennui ce disque !
Allons soyons clair, le projet est un ratage ; aucune mélodie ne retient l’attention, et ce, en dépit d’un background à faire pâlir les plus téméraires. Je ne comprends pas l’intérêt d’un tel projet malgré les justifications des deux protagonistes.
Rideau !
double album excellent, comment ne pas succomber à tous les charmes évoqués, chant, composition, orchestration…
je ne trouve pas de défaut