The Dry Mouths – And Show Us

And Show Us
The Dry Mouths
2013
Aneurisma Records

The Dry Mouths – And Show Us

Il y a parfois ces moments où l’on préfère suivre les petits groupes. Ceux qui font par passion, qui nous contactent pour qu’on puisse dire quelques mots de leurs projets, chansons ou albums. Quel sentiment de puissance on n’a pas ! The Dry Mouths nous vient d’Espagne, à Almeria précisément, et je crois que c’est en regardant leur clip fait maison que j’ai réellement compris leur démarche. Il ne faut pas s’attendre non plus à du métaphysique inhérent au processus artistique et ses conséquences sur la relation à la société et autrui, non, mais ce qui me semblait indigeste dans un premier temps m’est apparu avec humour de gougnafier et bonne humeur. Comprenons-nous bien, à l’écoute de certains titres, je me projetais déjà dans ces clips tellement américains. Le groupe qui joue dans le jardin entouré de jeunes gens insouciants, buvant, sautant, plongeant dans la piscine (car il y a toujours une piscine, comme on y trouve toujours goth aux gros seins et des casquettes). Des refrains simples comme bonjour (« yeah yeah yeah ! ») et j’en passe…

Et puis, on y remarque autre chose, des parties post-rock, des cassures dans des schémas structurels, une dose d’expérimentations comme on pouvait l’entendre dans les Melvins et autres Flaming Lips des années 90. Le commercial pas vraiment commercial, la mélodie bon enfant qui reste dans le cerveau et qu’on répète « Bordel c’est où que j’ai entendu ça ? Na na na na… « . Forcément, on y revient, d’autres écoutes à diverses occasions pour, au final, se dire que « ben, c’est pas mal du tout ça, je le ferais bien écouter à d’autres ». Alors, zou, voilà, je fais virevolter mes doigts sur mon clavier. The Dry Mouths, dont c’est le troisième album ici, respire la joie entre potes, le simple comme le plus abstrait, notamment avec ce titre final de quinze minutes qui délite tout ce qu’on avait cru entendre auparavant.

Ces parties instrumentales classes et pointues, cette temporalité brisée sortant du cocon habituel et rentré dans les gènes, « And Show Us » surprend et amène, mine de rien, un sourire sur les lèvres. Aussi, du haut de mon pouvoir quasi-divin de chroniqueur, je pose ma marque « approved » signifiant qu’on peut laisser toute sa chance à The Dry Mouths.

Jérémy Urbain (7,5/10)

http://www.thedrymouths.com/

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