The Brown – MelloW

MelloW
The Brown
2013
Tower Records

Mellow-The-Brown

Groupe fondé en 2003 sous l’égide de la chanteuse Eye et du batteur Saitoh. N, The Brown a subi un certain nombre de changements de line-up avant de se stabiliser en 2007 grâce à l’intégration du bassiste Takanori. Y et du guitariste Atari. K. Ils publient alors deux albums et partent en tournée, essentiellement dans le Kansai (la région d’Osaka et de Kyoto). Peaufinant leur musique pour la rendre plus aventureuse, ils reviennent quatre ans plus tard, en 2013, avec ‘MelloW’, un disque dont le contenu est loin d’être au diapason du titre. En effet, on est d’emblée plongés dans une musique spastique avec batterie affolée et guitares alarmées, atmosphères que le groupe parvient à rendre captivantes grâce à un sens prononcé de la mélodie et à une parfaite maîtrise de ses « débordements » rythmiques. A ce titre, on peut rapprocher The Brown de ses compatriotes d’Interface et surtout de Tipographica (période « God Say’s I Can’t Dance »). La voix enlevée d’Eye, avec ses accents hystériques et hantés (on songe à une Hiroko Nagai sous LSD), est véritablement envoûtante et nous transporte dans le monde en ébullition de nos quatre fantastiques japonais.

Le combo s’évertue à produire une musique qui se veut très impulsive et, par là même, cathartique, lâchant la bride à de rares moments comme sur l’interlude espiègle piano-voix « 蜘蛛の意図[Kumo No Ito] », le titre méditatif « Discharge », sur lequel les vocalises d’Eye évoquent celles de Claire Hamill dans sa période ambiante « Voices », ou encore un passage blues déchiré dans « Red Eye ». L’hystérie se retrouve non seulement dans la voix d’Eye mais également dans le saxophone habité de Ruppa, invité sur « Low And Low », morceau aux percussions colorées lui donnant des atours funk afro-cubains.

The Brown

C’est d’ailleurs cette même influence funk que l’on pourra savourer au son de la basse entêtante de « Your Red ». Par ailleurs, même si l’anglais domine dans les paroles, l’usage épisodique du japonais prouve une fois de plus que qu’on peut être à l’aise avec les codes du rock dans une langue autre que celle de Shakespeare. Mêlant l’énergie du punk, les structures hallucinées du rock psychédélique et les mélodies de la pop, la combinaison de The Brown est un pari gagnant qui nous fait passer un moment très agréable. On peut même voir dans ce combo la réponse nippone à Mars Volta.

Voici donc une formation qui déborde d’imagination et d’énergie et que l’on espère voir très bientôt sur les planches de nos salles de concert, tant son enthousiasme est communicatif.

Lucas Biela & Bertrand Pourcheron (10/10)

http://the-brown.net/

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