Sunroad – Wing Seven
Musik Records
2017
Sunroad – Wing Seven
Eh bien, nous y voilà ! Parfois, on découvre un label en chroniquant le disque d’un artiste que l’on aime. Ce fut à nouveau le cas en vous parlant de l’album de Steph Honde, Covering The Monsters. Alors, on s’intéresse audit label et l’on se rend compte, comme c’est souvent le cas, que derrière Musik Records, se cache un musicien. Fred Mika étant batteur du groupe Sunroad, ni une ni deux, je me lance également dans la découverte d’un combo que je ne connaissais pas. Nom d’une pipe en bois et par la hache d’Eddie The ‘Ead, le groupe existe depuis 1996 et sort avec ce Wing Seven… son septième album (si l’on compte une compilation), pardi ! Il était temps de se pencher sur la production de nos Brésiliens… Mais promis, cela n’a rien à voir avec la signature de Neymar Jr au Paris Saint-Germain !
Résumer le parcours de Sunroad serait un peu compliqué tellement la formation, classée ici ou là dans le genre Christian heavy/power metal, a évolué en vingt ans, avec le seul Fred Mika comme incontournable pilier. Le groupe s’est stabilisé notamment depuis le précédent album (Carved In Time, 2013) avec la présence confirmée d’Akasio Angels à la basse et l’arrivée de Netto Mello aux guitares. Sunroad s’est désormais resserré, passant de cinq à quatre éléments. Mais c’est peut-être l’intronisation d’un nouveau chanteur, Andre Adonis, qui permet au groupe de franchir un palier supplémentaire. Sunroad a tellement changé de musiciens que chacun pourra trouver dans la discographie du groupe des albums quelque peu différents où les qualités du chanteur et du ou des guitaristes portent la musique vers des approches dont on pourrait penser qu’elles appartiennent à des combos n’ayant que peu de choses à voir les uns avec les autres. Mais là, cette fois-ci, tous les éléments sont réunis pour faire de Wing Seven ce qui me semble être le meilleur album des Brésiliens de Goiania.
Tout comme le groupe a changé de membres, il a changé plusieurs fois de label. Désormais, il s’appuie sur le sien propre, mais profite également d’une distribution américaine assurée par Roxx Records. Et puis le combo a tourné un peu partout sur le continent américain, assurant même la première partie pour des artistes plus que confirmés tels Joe Lynn Turner (Rainbow, Deep Purple, Hughes Turner Project, Sunstorm…), Doogie White (Rainbow, Yngwie J. Malmsteen’s Rising Force…), Stryper ou LA Guns. C’est dire si la troupe est aguerrie. Mais en studio, il semblait manquer quelque chose que l’on trouve des le premier titre du nouvel album, « Destiny Shadows » : des compositions bien écrites, léchées et équilibrées. On pourra effectuer bien des comparaisons selon les titres. Disons que l’on trouvera des parallèles avec Angra (normal pour des Brésiliens, en particulier sur « Destiny Shadows »), Tesla (« White Eclipse », « Misspent Youth »), Skid Row, voire même Aerosmith par certains aspects (le traitement des chœurs notamment, quelques parties de guitare). Avec de telles affiliations, on se retrouve avec des chansons qui font taper du pied et gueuler dans sa salle de bain. Un « White Eclipse » par exemple va vous faire creuser le plancher.
Les frappes de Fred Mika sont puissantes et précises, portant Wing Seven de bout en bout. La basse d’Akasio Angels assure un groove imparable (l’instrumental « Day By Day (Delaying) », « Brighty Breakdown »). Les guitares de Netto Mello nous montrent un bretteur de très grande qualité, capable de jouer dans plusieurs registres, tantôt discret tantôt guitar hero (un petit quelque chose de Vito Bratta chez ce garçon) ! Et puis, Andre Adonis est la bonne surprise de l’album. Assurant plus ou moins discrètement quelques parties de clavier, mais également de la basse et de la guitare acoustique, c’est surtout sa présence vocale, dans la grande ligne des chanteurs de power metal qui interpelle. Puissant, groovy, précis, Andre sait à la fois pousser les décibels (« Craft Of Whirlwinds ») et câliner dans le sens du poil (« Skies Eyes », « Drifting Ships », « Pilot Of Your Heart », « Last Sunray In The Road »). Et quand les autres musiciens le rejoignent pour former un chœur, on est rarement loin d’un hymne hard rock (comme sur « Whatever » s’il n’y avait ce curieux pont à la guitare classique, le magnifique « Skies Lies », le catchy « Brighty Breakdown »). Apport supplémentaire de notre Adonis, il a beaucoup participé à la composition de cet opus et cet ajout apparaît comme primordial dans la qualité de cette septième aile.
On pourra toujours penser que l’album aurait pu être un peu condensé avec un ou deux titres en moins (parmi les ballades sans doute). Il n’en reste pas moins que Wing Seven est une réussite dans un genre musical qui résiste aux outrages du temps. Alors, si vous aimez les stars brésiliennes et le power metal, précipitez-vous sur ce nouveau Sunroad, vous allez « headbanger » sur la route du soleil et vaincre les ombres du destin (« we can write the future / reading between the lines »).
Henri Vaugrand
https://www.instagram.com/sunroadband/
A great review coming from France, that´s absolutely great. Europe was and it´s our main point of view and Henri Vaugrand knew as no one talked about what we´re looking for, reading between the lines
Thank you very much mr. Henri, I appreciate your review
Thank you so much, Fred! With all my friends in Clair & Obscur, we write about music as bands like yours play it: with passion…
I´m glad about your kind consideration, keep on rockinnnn´