Steve Hackett – Genesis Revisited : Live At The Royal Albert Hall

Genesis Revisited : Live At The Royal Albert Hall (DVD + 2 CDs)
Steve Hackett
2014
Inside Out

Steve-Hackett-Genesis-Live

Quelques mois tout juste après la sortie de son excellent concert à l’Hammersmith Appolo en mars 2013, Steve Hackett remet aujourd’hui le couvert avec la luxueuse captation sonore et visuelle de son gig donné dans l’enceinte fastueuse du Royal Albert Hall, bondée et enthousiaste pour l’occasion. Le risque évident était que ces deux enregistrements classieux fassent doublon. Il n’en est rien, dieu merci, dans la mesure où leurs sets lists respectives sont sensiblement différentes, au niveau du choix et de l’ordre des morceaux. Toujours entouré par sa fine équipe de musiciens (le génial Roger King aux claviers, Nad Sylvan aux vocaux et aux percussions, Gary O’Toole à la batterie et au chant sur « Broadway Melody Of 1974 », Lee Pomeroy à la basse et aux backing vocals et enfin Rob Townsend au saxophone, à la flûte et aux synthés additionnels), le maître guitariste entame les hostilités avec une version foudroyante de « Dance On A Volcano ». A l’issue de cette pièce majeure, il décoche un des traits d’humour typiquement british dont il a le secret : « c’est génial de se retrouver au Royal Albert Pub » (allusion à l’immense buvette du lieu).

Au niveau des invités, si on retrouve avec plaisir la pulpeuse Amanda Lehmann au chant sur « Ripples » ainsi que John Wetton aux vocaux sur une magnifique version de « Firth Of Fifth », deux nouveaux visages – et non des moindres – sont de la fête. J’ai nommé le génial Ray Wilson (brillantissime chanteur de la genèse sur son ultime opus « Calling All Stations », publié en 1997) et Roine Stolt, le stakhanoviste mentor des Flower Kings. Si le premier nommé atteint des sommets lors de ses interprétations magistrales de « The Carpet Crawlers » et de « I Know What I Like (In Your Wardrobe) », le second déçoit hélas franchement. Désireux, comme à l’accoutumée, d’en mettre plein la vue pour pas un sou, son solo de gratte sur l’inattendu « The Return Of The Giant Hogweed » est malheureusement un condensé masturbatoire de virtuosité stérile.

Mention spéciale donc à l’ami Ray que Mike Rutherford et Tony Banks ont jeté comme un malpropre en 1998 et qui mène, depuis cette date, une carrière solo des plus intéressantes que je vous conseille vivement de découvrir (si ce n’est déjà fait). Concernant maintenant la liste des titres, si « Eleventh Earl Of Man » et « Entangled » ne sont malheureusement plus de la fête, ils sont brillamment remplacés par, entre autres, « The Return Of The Giant Hogweed » (on l’a déjà évoqué) et « The Fountain Of Salmacis » : Hackett se fend ainsi d’un bien bel hommage à l’album « Nursery Crime » datant de 1971 et qui n’a pourtant pas pris l’ombre d’une ride.

Plus globalement, les dix huit compositions s’emboitent comme des poupées russes, signe d’un concert réussi. Cerise succulente sur le gâteau, on a même droit à une cover magique du mythique « Horizons ». Last but not least, les images sont superbes et alternent, avec un parfait équilibre, captations larges et plans serrés sur chacun des musiciens.

Même si on pourra toujours ergoter sur la prestation un peu statique de Nad Sylvan (n’est pas Peter Gabriel qui veut), l’ensemble ravira à coup sûr les inconditionnels de l’âge d’or de Genesis et bien d’autres mélomanes encore. Allez y, fumez sans retenue : c’est de la bonne !

Bertrand Pourcheron (8/10)

http://www.hackettsongs.com/

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