Soft Machine – Live At The Baked Potato

Live At The Baked Potato
Soft Machine
Moonjune Records
2020
Christophe Gigon

Soft Machine – Live At The Baked Potato

Soft Machine Live at the Baked Potato

Soft Machine nous propose un enregistrement live, daté du 1er février 2020, capté dans le fameux club de jazz de Los Angeles, dans le cadre de leur Soft Machine’s 50th Anniversary World Tour 2019/2020, peu avant que notre monde change drastiquement pour les raisons que l’on sait. Il s’agit bien du « vrai » Soft Machine même si le line up actuel est quelque peu différent de celui d’origine : John Etheridge (guitare électrique), Roy Babbington (guitare basse), John Marshall (batterie) et Theo Travis (saxophones, flûte, Fender Rhodes piano) forment le Soft Machine d’aujourd’hui, celui qui a parcouru le monde depuis 2018, après un nouvel album, Hidden Details, le premier sous le nom de Soft Machine en trente-sept ans !

Soft Machine Live At The Baked Potato band 1
La set list n’est pas avare de classiques de l’époque dorée du groupe anglais : « Hazard Profile, Part I », « Kings And Queens », ou encore « The Tale Of Taliesin ». La formation est impressionnante et la prestation, sans défaut, laisse sans voix. Parfois ardue, plutôt mélodique, la musique proposée par le quartette ne laisse jamais de surprendre. On passe du jazz « pur » au rock progressif, en passant par la fusion et la musique que l’on nomme -et pour cause- Ecole de Canterbury. Si Soft Machine a compté en son sein des membres éminents de la grande épopée du rock progressif naissant à la fin des années soixante (Robert Wyatt, Kevin Ayers, David Aellen, Richard et David Sinclair ou encore Pye Hastings), la formation actuelle présente un concept solide et indiscutablement crédible.

Soft Machine Live At The Baked Potato band 2
Le disque commence tout en douceur. Des gouttes d’orgue que l’on croirait extraites d’une épopée produite par le Mike Oldfield du début des années soixante-dix. Lequel Mike Oldfield a, du reste, collaboré avec Robert Wyatt ou Kevin Ayers dans le cadre de son groupe The Whole World ou dans ses premiers albums solos. L’affaire devient sérieuse dès le classique et jazzy « Out-Bloody-Rageous, Part I » où le saxophone de Théo Travis (The Tangent, King Crimson, Steven Wilson, Gong, etc.) fait des merveilles. « Sideburn » cède la place à une démonstration de batterie stérile, comme toutes les démonstrations de batterie. Cependant, cette vaine séquence, quand elle arrive à son terme, permet à l’explosif « Hazard Profile, Part I » d’asseoir le public. « Kings And Queens » nous plonge dans des ambiances proches de celles dévoilées par le King Crimson de la première époque. Le guitariste n’est pas en reste et produit des séquences racées au son aiguisé, mélange d’Alan Holdsworth et de Guthrie Govan (Aristocrats, Steven Wilson band). « Life on Bridges » étonne par sa rythmique hoquetante et étonnante. Un vrai exercice de bravoure ! Le concert se clôt avec le nouveau « Hidden Details », clairement jazz. Un disque exigeant, à la prise de son parfaite, qui convaincra les amateurs de Soft Machine toutes périodes confondues.

https://softmachine.org

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