Skeem – …Just Suggesting
Skeem
Musea Parallèle
Fer de lance du courant néo-progressif français, les sympathiques musiciens de Skeem signent, avec le double album « … Just Suggesting », une nouvelle œuvre fort recommandable. Dans la foulée de « Salute » (1999) et de « Skeem » (2001), qui posaient de premières pierres déjà prometteuses, cette cuvée 2013 enfonce gaillardement le clou et assoit la solidité de l’édifice musical patiemment construit par le sympathique combo toulousain. Il reprend les grandes recettes et formules de ses prédécesseurs, mais en leur donnant une cohérence, une ampleur et un perfectionnement notablement supérieurs. Non content d’assurer un chant en anglais irréprochable (évoquant parfois celui de Gary Chandler de Jadis), le leader de la formation Serge Barbaro se charge lui-même de fort belles parties de claviers (« The Grand Scheme ») et de guitares, dont les soli renvoient tout autant à Sylvain Gouvernaire d’Arrakeen et d’Iris qu’à Nick Barrett de Pendragon (« Come Away Muse »). Quant à la rythmique, elle dépote du feu de dieu car, depuis le disque éponyme de 2001, elle n’est autre que celle de l’exceptionnel (et à jamais disparu ?) Priam !
On retrouve ici les schémas désormais classiques de l’école néo-progressive, au fil de quinze longues pièces ouvragées : morceaux tournant autour des 8 minutes (avec une pointe à 9’32 pour l’imposant « The End Complete »), dialogues allègres entre six-cordes et synthétiseurs enrobés de nappes de keyboards aussi emphatiques que planantes. La progression de la Skeem se situe également au niveau mélodique, la formation se détachant lentement des modèles Marillion et IQ pour explorer, au travers de quelques cavalcades épiques bien agréables, des paysages sonores expressifs et colorés (citons, dans le désordre et en trois chevaux, « All We Are », « Last Days » et « Book Of Shadows »).
Porté par un concept profondément sensible et mysthique « … Just Suggesting » s’impose donc, en tout état de cause, comme l’une des bonnes surprises émargeant chez Musea Parallèle. Recommandé !
Bertrand Pourcheron (7,5/10)