Six Organs Of Admittance – The sun awakens
Six Organs Of Admittance
Drag city
« The sun awakens » est le nouvel opus de Six Organs Of Admittance, projet toujours mené de main de maître par le très prolifique guitariste et chanteur américain Ben Chasny (ex-Plague Lounge). En effet, venue au monde en l’an de grâce 1998 quelque-part en Californie, Six Organs Of Admittance a déjà publié depuis pas moins de huit albums « new folk » de très bonne tenue. Ben Chasny, à l’instar d’un Anton Newcombe du barré mais jouissif Brian Joneston Massacre, est à n’en point douter une sorte de créateur insatiable, un compositeur compulsif, activité qu’il décrit d’ailleurs lui même comme « indispensable à sa survie ». La musique de Six Organs of Admittance, toujours surprenante malgré un style bien marqué, navigue entre folk éthéré, rock psychédélique façon fin des sixties, et « Post-rock » obscur et tellurique cher à G.Y.B.E ou Mogwai. En parfaite harmonie, un univers acoustique fait de guitares sèches tendance pastorale et de chansons baba-cool côtoie en effet celui, plus « cosmique », que n’aurait pas renié le Pink Floyd de Syd Barrett (ou du Gilmour des débuts), car dominé par de longue plages atmosphériques et des solos électrifiés à la mode d’antan. « The sun awakens », cuvée 2006 de Ben Chasny, n’échappe pas à la règle. L’album s’ouvre sur quelques notes de guitare en apesanteur, puis enchaine avec « Bless your blood », une chanson typiquement « floydienne » (ah, ces choeurs !), aux doux relents mystiques d’un Popol Vuh, autre émanation incontournable de la musique planante des années 70, allemande cette fois-ci. La présence de divers instruments traditionnels, tels que la flûte Ney persane ou les percussions moyen-orientales, enrichissent la couleur et la texture des compositions. Finement ciselées, chacune de celles-ci se dégustent comme un voyage à travers une époque heureuse et révolue, jusqu’à celui, monolithique et ultime, qui clôture le disque. Car le plat de résistance, c’est bel est bien ‘River of transfiguration », qui domine l’album du haut de ses 24 minutes en forme d’immense trip planant et torride, dans lequel on retrouve tout l’esprit du « Live at Pompéi » des Floyds (quelle influence majeure, décidemment !). Drone, gongs, effets de reverbs, échos et saturations sur les guitares, chœurs d’outre-tombe et même chant harmonique : tout est là pour vous faire partir loin, très loin ! Mon coup de coeur rock du mois, vous l’aurez compris.