Sabotage – Condorcet Sessions
Autoproduction
2017
Sabotage – Condorcet Sessions
Clair & Obscur est tombé sous la menace d’un Sabotage ! Il y a peu, mon confrère Pascal succombait aux riffs de sa découverte bordelaise, à savoir Dätcha Mandala. C’est désormais à mon tour d’être emporté par la déflagration de ce Sabotage toulousain.
Il a suffit d’un petit clip (« Going Nowhere »), envoyé à votre webzine préféré pour que mes oreilles (déjà bien atteintes soit dit en passant) soient dynamitées.
Emmenés par un frontman (J. Loup Tremblay) aussi électrique que les deux guitares du groupe, Sabotage a renoué avec l’esprit des « BBC Sessions » en enregistrant sur une journée cinq de ses titres au mythique studio Condorcet. Le résultat donne un EP bouillonnant et « root », la démarche suivie par le groupe ayant fait l’impasse sur la postproduction, les overdubs, etc.
Eux parlent de sons « crades » mais je préfère les qualifier de « bruts de fonderie ». Les cinq compositions proposées sont inédites, ce qui démontre le souci du groupe d’aller de l’avant et de prendre des risques sans en passer par le recyclage de titres ayant déjà marché ou par la facilité de faire des reprises.
Ces mecs ont été nourris au lait de Zeppelin, à la farine de Sabbath et bercés par des Black Crowes.
À ce propos, « Going Nowhere » et son chant parfois truqué façon Ozzy Osbourne étale son mid-tempo sur la rythmique inoxydable du « bassomachiniste » Dom Remaury (avec Félix aux chœurs) et du cogneur de service Benjamin Brembilla alors qu’une accélération à mi-titre l’aiguillonne judicieusement.
L’ombre des frères Robinson plane sur le groovy « Police On My Side » et encore plus sur l’étonnant « The Angel » qui assène huit minutes de ballade vintage 70’s bien lourdingues.
Pour soutenir la comparaison avec des références pareilles, il faut un six-cordiste hors pair. Maxime Dayre n’a pas le look de l’emploi, lui qui est rasé de près, la mèche peignée et les ongles limés, tout propre sur lui dans sa chemise imprimée et son pantalon beige. Mais dès qu’il empoigne son manche, c’est « Mister Hyde » qui remplace « Docteur Jekyll » et les notes d’airains se déversent telles les coulées d’acier d’un haut fourneau ponctuées incessamment par les coassements rocailleux de J. Loup.
Le classique R&R « Insane » ne laisse pas de marbre mais l’explosion finale est délivrée par un « Devil New’s Disguise », sorte d’hybride zeppelinien croisé avec un corbeau, plombé par les riffs assassins de Félix Jordan et les stridulations épileptiques de Maxime dont on ressort complètement ravagé.
Sabotage, c’est comme le cassoulet toulousain ! C’est gouteux et addictif. Ça tient bien au corps et ça paraît simple à cuisiner. Pourtant chacun sait qu’il faut beaucoup de talent(s) pour réussir un excellent cassoulet.
Tout est dit. Y a plus qu’à consommer accompagné de quelques mousses et bien sûr, du bon cassoulet toulousain précité, prélude à quelques déflagrations supplémentaires.
Rudzik
Super comme toujours et de plus en plus pro.
Effectivement, petit poisson deviendra grand mais… attention aux requins !
Un super groupe dont on ne se lasse pas et dont pas mal de groupes célèbres n’arrivent pas à leurs chevilles. Le poisson a tout pour vraiment grossir !
Effectivement Nico, ça baigne dans l’huile pour l’ex-sardine !
j’accroche bien a ce trip!! mais ou trouver l’EP???
Le mieux est de contacter le groupe en message PV sur son compte Facebook. Le lien figure à la fin de la chronique. Amicalement