Quanah Parker – Suite Degli Animali Fantastici

Suite Degli Animali Fantastici
Quanah Parker
M.P. & Records
2015

Quanah Parker – Suite Degli Animali Fantastici

Quanah Parker - Suite Degli Animali Fantastici

Quanah Parker, on vous en avait déjà parlé dans Clair & Obscur quelques temps après la sortie en 2012 de leur premier album, Quanah!. Outre le fait que le patronyme de ce combo italien de la région de Venise vient du nom d’un des derniers grands chefs comanches, le groupe n’a sorti que deux albums malgré sa naissance en 1981 (marquée ensuite de nombreuses pauses). Certes, son leader, le claviériste Riccardo Scivales a des nombreuses activités qui font partie des raisons du silence du groupe pendant une longue période. Néanmoins, Quanah Parker est intéressant à plus d’un titre, pour peu que l’on apprécie un progressif italien dont les spécificités et les qualités ne sont plus à démontrer.

Et ce Suite Degli Animali Fantastici en comporte bon nombre, notamment la suite éponyme composée de huit parties. Car, après l’instrumental introductif « From Distant Lands » (la voix y étant vraiment utilisée pour ses lignes mélodiques), c’est bien cette longue pièce qui vaut le détour, et ce pour plusieurs raisons. D’abord, bien entendu, ce sont les compositions du duo formé par Riccardo Scivales et Alessandro Monti qui sont intéressantes, l’apport du second ajoutant un plus indéniable par rapport au premier album. Outre leur connotation néo-progressive, elles comportent également des aspects redevables à la chanson italienne, mais également au jazz ou au style canterbury. Et puis, il faut bien dire que les instrumentistes sont vraiment de qualité. Outre les claviers d’un Scivales pris entre le néo-prog et l’influence croisée de Rick Wakeman et de Keith Emerson, les autres membres du groupe ne sont pas en reste. D’abord la rythmique, qui s’assoit sur les belles parties de basse et les percussions d’Alessandro Monti, doit également beaucoup au batteur Paolo Ongaro (on ne saurait oublier combien l’école italienne compte de percussionnistes de grande qualité). Mais encore, le guitariste Giovanni Pirrotta qui distille de belles fulgurances très cameliennes, tandis que la belle voix de la chanteuse Elisabetta Montino pointe autant de notes haut perchées que de suaves mélodies dans la langue de Malaparte. Bref, si tout ceci vient d’une école progressive italienne que l’on connaît bien, il n’empêche que cela change de l’overdose d’albums (plus ou moins bien) chantés en anglais.

Quanah Parker - Band

D’ailleurs, le groupe propose pour conclure l’album trois titres composés par le seul Scivales et sur lesquels Pirrotta tient aussi la basse, et dont les deux derniers sont chantés dans la langue de Dickens. Si l’instrumental « A Big Francesco » permet de bien conclure après l’épique central avec de beaux échanges entre les claviers et la guitare, les autres titres pêchent par l’utilisation d’une langue qu’Elisabetta maîtrise visiblement moins, ce qui bride quelque peu la qualité de son chant sans pour autant être catastrophique tellement elle est époustouflante sur le reste de l’album. C’est un peu dommage, car « Death Of A Deer » comporte de beaux passages, « Make Me Smile » étant une chansonnette plus pop un peu trop décalée par rapport au reste de l’album.

Mais l’essentiel est là avec les dix premiers des douze titres de ce Suite Degli Animali Fantastici proposé sur le label italien M. P. & Records (qui offre d’autres albums intéressants et dont je reparlerai sous peu). À découvrir si ce n’est déjà fait !

Henri Vaugrand

http://www.quanahparker.it/

https://www.facebook.com/parker.quanah.7

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