Pryzme – True Stories… And Other Lies

True Stories... And Other Lies
Pryzme
Autoproduction
2025
Palabras De Oro

Pryzme – True Stories… And Other Lies

Pryzme – True Stories... And Other Lies

Quel effet ça vous fait quand, au beau milieu du festival Crescendo, un pote vient vous dire « eh, y a deux mecs qui te cherchent » ? On se croirait à Chicago dans les années 30. Tain, y vont me buter ou quoi ? En fait, pas du tout, c’était David et Dominique, les deux sympathiques guitaristes chanteurs rennais de Pryzme pour qui j’avais chroniqué leur étonnant premier jet Four Inches en 2022. Ils voulaient me remettre en mains propres True Stories… And Other Lies, leur dernier rejeton. Et puis, y a pas de mafia en Bretagne… enfin, je ne crois pas… Et ce n’est pas notre chroniqueur et ami Thierry qui me dira le contraire !
Le quatuor s’est renouvelé à 50 %. Donc, pour les non matheux, ça veut dire que deux zykos ont été changés. Lucas Planque à la batterie et Benoit Toquet à la basse constituent la nouvelle section rythmique du combo. Le premier a une fibre esthétique progressive alors que le second a un background métallique. Cette dualité transpire dans les ambiances produites par l’album avec des parties aériennes opposées à d’autres plus charpentées, le tout dans un écrin de rock progressif assumé et non démonstratif.

Pryzme – True Stories... And Other Lies band1
Les sujets traités donnent encore dans le social auquel se greffe une mouvance écologique. Dixit le groupe, ce sont principalement des sentiments humains qu’ils expriment dans leurs compositions comme « la colère, l’incompréhension face à un‬ ‭drame, ou encore le rêve de devenir talentueux… d’où le titre de l’album ».‬ Je n’ai pas bien saisi le rapport avec le titre de l’album, à moins que ça ne soit le mensonge en tant dénominateur commun à tous ces sentiments. Anyway, True Stories… And Other Lies propose sept plages tournant autour de la dizaine de minutes si l’on excepte « Echo Of Silent Place », son intro electro d’une unique minute, l’écho du dernier titre « Silent Place ». Tout ça m’apparaît très paradoxal, car un écho entendu avant ce qui le génère, qui plus est sur une planète silencieuse, donc qui n’est pas censée générer du bruit… Oulah ! J’ai les neurones qui explosent, moi. Admettons et donnons plutôt la parole à cette chère Terre si martyrisée dans un« Earth Song » aux parties vocales très aériennes, contrebalancées par un riff entêtant qui se muscle pour accoucher d’un très joli solo de guitare au cœur du morceau. La reprise du chant se pose astucieusement sur la rythmique du départ à laquelle on a greffé quelques accents funky presque imperceptibles. Bien joué les mecs. À cet égard, l’enchaînement avec « End Of The Anger » est parfaitement imaginé, car ce millefeuille musical fait la part belle au funky, justement. On peut remarquer l’énorme travail assuré par la basse, surtout quand elle relance le titre dans sa seconde partie. Les guitares assurent grave en solo et en riff jusqu’à l’explosion finale. Épatant ! Cette profusion de sonorités emballantes est tempérée par l’arrivée de « Green Eyes », une délicate ballade démarrant par un duo voix – guitare acoustique d’une belle sensibilité. La partie instrumentale enfle lentement jusqu’à un feu d’artifices de guitares soutenues par une rythmique basse batterie infaillible nous emmenant vers un tourbillon infernal pour clôturer le titre. De nouveau, on prend sa tisane et on se calme pour un « Reality Of Dreams » planant. Sa longue intro acoustique est superbe, alors que le chant qui l’accompagne apparaît plus lassant, même quand le rythme s’accélère. Dommage… Mais « Never Again » remet les gaz grâce à son début metal prog puissant suivi d’un long passage acoustique très mélodieux avec un chant qui se latinise. Le morceau, lui, se caméléonise pour enfler et livrer son colis de décibels plus sûrement qu’une amazone chauffeur de camionnette. Les riffs se saturent et enfantent de soli de claviers et de guitares à décorner un taureau en rut. Oléééé !!! Arrive le moment de gloire avec celui qui va générer l’écho du début (paradoxe, quand tu nous tiens !) à savoir « Silent Place » et sa douzaine de minutes de mid tempo hard/psyché syncopé. Le chant est plus nerveux. Le solo de guitare sèche est un prélude à une mutation rocky qui assure un final burné à ce True Stories… And Other Lies. Du grand art !

Pryzme – True Stories... And Other Lies band2
Ainsi, Pryzme s’est renouvelé dans la continuité pour ce deuxième effort dans lequel, on remarque cependant moins d’extrapolations jazzy ou latines que sur Four Inches. On a cependant droit à un meilleur équilibre entre acoustique et électrique ainsi qu’à un enrichissement des rythmiques certainement dû au renouvellement de la section basse / batterie précité. Les Bretons ont su aligner leurs menhirs pour nous concevoir un Carnac du rock progressif qu’il faut absolument visiter entre deux passages à la crêperie et trois bolées de cidre.

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