Pendragon – Kowtow

Kowtow
Pendragon
1988/Réédition 2013
Toff Records

Pendragon – Kowtow

Toutes celles et tous ceux qui ont suivi la destinée de Pendragon dans sa longue traversée du désert après la sortie de « The Jewel » et de « 9:15 Live » ont été témoins de son intégrité, de sa détermination et de son inlassable enthousiasme. Leur troisième album, publié à l’origine en 1988 et magnifiquement réédité cette année (version brillamment remasterisée, superbe livret, trois titres bonus), fut pourtant une auto production. Sans commentaire. A ce stade de leur carrière, les musiciens se sont trouvés confrontés au même problème qu’IQ après « The Wake », sans avoir pourtant la chance de tomber sur un jeune label aux dents longues comme ces derniers : comment toucher un plus large public sans se renier ? La réponse est « Kowtow ». Mais attention ! Nick Barrett et les siens l’ont dit, ils n’ont pas cherché à faire du commercial mais à composer de bonnes chansons sur la première partie du disque, la seconde restant fidèle à leur style épique inimitable. Les paroles comme la pochette s’éloignent donc résolument de l’imagerie médiévale et mythique pour atteindre une maturité nouvelle : intimité, engagement politique (« Kowtow ») ou encore message direct à l’auditeur (« Sing this song and we’re gonna build a solid heart »). Quant à la musique, elle conserve la finesse harmonique que nous lui connaissons et les lyrics lui confèrent parfois un impact émotionnel remarquable (« Total Recall ») : le combo a toujours cet idéal de mélodies ciselées, dans la veine du meilleur Camel. Mais les interventions des instruments sont davantage contrôlés, les rythmes se sont un peu assagis (même si « Time For A Change » ou « Solid Heart » révèlent une fougue intacte), la guitare délaisse la vitesse d’exécution – pas de « Alaska » sur cet opus – au profit d’un travail encore plus fouillé sur les harmonies. L’intégration d’un saxophone sur deux morceaux va d’ailleurs dans ce sens. Un reproche : les claviers de Clive Nolan manquent de variété dans le choix des sonorités, notamment pour les nappes, voire d’imagination. Mais ne boudons pas notre plaisir : cet album recèle des moments superbes, particulièrement dans ses deux pièces épiques (« The Hauting » et « Kowtow »). Au final, on tient là un très bon disque à (re)découvrir sans plus tarder !

Bertrand Pourcheron & Philippe Arnaud (7,5/10)

http://www.pendragon.mu/

2 commentaires

  • Jean-Marie Rossignol

    Excellent…. J’aime beaucoup ce groupe

  • BEBERT

    Salut Jean-Marie,

    Oui j’aime aussi beaucoup le Pendragon le plus symphonique. Leurs deux derniers albums plus typés metal me « parlent » moins. Attendons avec impatience leur nouveau CD prévu pour cet été. Amitiés,
    Bertrand xx

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