Palefeather – Palefeather
Palefeather
Aftermath Music
Palefeather est une constellation constituée de musiciens suédois issus de formations underground (citons In Mourning, October Tide ou encore Majalis). Elle compte dans ses rangs le multi instrumentiste Pierre Stam (basse, guitare, claviers), le guitariste Björn Pettersson ainsi que le batteur Robin Bergh. Ce trio de choc nous présente, sur son premier album publié par le label norvégien Aftermath Music, quatre très longues compositions entièrement instrumentales et fortement inspirées par le Pink Floyd de « Meddle », le post-rock de Mono, le progressif génial de feu Landberk et l’art rock d’Air. La bande originale cinématique que le groupe nous offre ici est ouvertement nostalgique (neurasthéniques s’abstenir !). Loin de tout désespoir sur-joué, le combo nous a pondu un vrai chef d’œuvre de mélancolie : jetez donc une oreille attentive à l’extraordinaire « Rombol » pour vous en convaincre. Ce titre, qui évoque fortement la bande originale de « Virgin Suicides » (le premier et magnifique long métrage de Sofia Copolla) signée par Air, vous plongera dans des abysses de mélancolie grâce à sa guitare gilmourienne à souhait et à ses atmosphères languissantes (ah, ces nappes de claviers en apesanteur…). Ouvertement nostalgique, cet opus éponyme recycle par ailleurs, avec un talent assez ahurissant, tout un pan du rock psychédélique et progressif des early seventies (la sublime suite d’ouverture « Megaloceros Giganteus », qui flirte allègrement avec la barre des vingt minutes et évoque le Floyd à Pompéi). Voici donc là une œuvre émouvante au possible (le lancinant « The Trumpeter », qui aurait sa place sur n’importe quel CD du quatuor japonais Mono) et finement ciselée (le superbe « Palefeathered Wind »). L’ensemble, qui baigne dans une mer orgasmique de mellotron, nous convie donc à un fascinant voyage initiatique vers notre moi le plus profond. Une découverte majeure !
Bertrand Pourcheron (9/10)