Ozric Tentacles – Technicians Of The Sacred

Technicians Of The Sacred
Ozric Tentacles
2015
Madfish/Snapper Music
Christophe Gigon

Ozric Tentacles Technicians Of The Sacred

Déjà la 32712ème livraison des spacemen britanniques qui ne se lassent pas de creuser leur sillon tantrique et tentaculaire avec l’avidité d’un asticot dans un vieux Munster bien fait. Il est vrai que commenter la discographie pléthorique de l’équipe planante relève de la gageure. Pour le débutant, sachez néanmoins qu’Ozric Tentacles propose toujours une musique unique et envoûtante, parfois répétitive et lancinante, mais toujours engagée (bien que parfois peu engageante). A ce titre, on pourrait comparer leur projet avec celui de Magma qui, depuis plus de quarante ans, remet l’ouvrage sur le métier sans sortir du cadre musical qu’il s’est lui-même fixé : musique martiale et ésotérique pour la troupe à Vander et compositions spatiales et psychédéliques pour les Anglais. Les mauvaises langues diront qu’une autre similitude réside dans leur grande facilité à user l’attention de l’auditeur lambda. Nous ne sommes pas de ceux-là.

Un double album qui sert à rappeler que, dans ce style, Ozric Tentacles reste bien le mètre-étalon. Des compostions léchées, construites en respectant une logique de progression mesurée menant au paroxysme, à grands renforts d’effets stéréophoniques et de guitares ivres mortes. La production, grand luxe comme à l’accoutumée, offre sur un plateau le cheesecake musical qui permettra au mélomane, avachi sur son canapé de cuir élimé, de rejoindre La Denrée sur Oxo en moins de temps qu’il n’en faut aux deux vieux de Bourdonnais pour péter. La classe en plus.

Ozric Tentacles Band

Certes, sur la durée, les onze compositions de Technicians of the Sacred, peuvent lasser. Mais ce serait faire fi de la maîtrise technique et « architecturale » de la formation plus que trentenaire qui sait mieux que quiconque comment « doser » l’effort pour vous mener très vite très haut, sans pompe ni artifices. Le climat prime toujours sur la démonstration.

Cela dit, à l’instar de ce qui était, en substance, rédigé sur le fameux avertissement étiqueté en dos de pochette du non moins fameux « Amarok » (1990) du génial Mike Oldfield, l’écoute prolongée de cette « musique de fou » peut être dangereuse pour la santé. A consommer avec modération donc. Comme le Pastis du Glaude et du Bombé.

http://www.ozrics.com/

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