Outwards – To Become
Autoproduction
2018
Rudzik
Outwards – To Become
Ayant judicieusement choisi le titre de son premier LP To Become, Outwards se dévoile comme étant un groupe en devenir. Sous la houlette de son créateur et guitariste compositeur, Jean Loup Pecquais, les parisiens affichent un style musical hybride entre le rock progressif et la pop alternative. A vrai dire, si leur musique m’a accroché, c’est parce que je l’ai trouvée surtout très progressive. En effet, hormis « Personal Rabbit Hole » dont le refrain tranquillement chanté par Pauline Ducroux confine au pop rock, tous les autres titres font la part belle au progressif avec une certaine originalité dans les enchaînements et les rythmiques. Et même, l’ombre du défunt Porcupine Tree hante souvent les contrées d’Outwards comme sur les éthérés « Fall Foliage » et « A Fable Of Modernity Dark » encore que le second se muscle singulièrement dans sa partie instrumentale.
Les guitares de Benjamin Garson et Jean Loup Pecquais sont souvent peu saturées comme sur l’instrumental introductif très enlevé « Once Upon A Day » si l’on excepte les deux autres courts instrumentaux burnés que sont « From Dust… » et « …To Ashes » mais elles règnent sans partage sur cet album. En effet les claviers de Théophile Busschaert apparaissent principalement sous forme de nappes ambiancées. A noter que celui-ci vient de quitter Outwards pour se consacrer à son groupe Snuw et à une carrière de jeune réalisateur.
A l’instar de sa jaquette, cette galette recèle de véritables géodes tels le très syncopé « The Tale Of A Cog » et l’alternatif « Artwork And Fears ». En parcourant la tracklist, je repère que le dernier titre de To Become culmine à près de quatorze minutes. Dans ce cas là, on a soit affaire à du remplissage soit à une véritable pièce épique et progressive. Bingo, c’est à la seconde hypothèse qu’Outwards s‘est rangé. « To Become Alice » est une véritable commode composée de tous les tiroirs que j’aime ouvrir dans le prog. Sous l’égide de la batterie hyper-vitaminée de Maxime Biron, les parties acoustiques ou planantes chantées et bardées de violon alternent avec des riffs sévères façon « Anesthetize » de Porcupine Tree. L’espace d’un solo démentiel, Gilmour semble également s’être invité à la fête.
Ainsi donc, To Become s’achève en apothéose, lui qui par un éclectisme de bon aloi tient l’auditeur en haleine sans temps mort pendant près d’une heure. Ça vient d’Outwards mais ça fait du bien à l’intérieur … du crane.
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