Orion – Mémoires Du Temps
Orion
Musea
Fondé en 1975 par Janusz Tokarz (claviers et chant), Laurent Delenne (chant, guitare et flûte), Franck Mamosa (guitare et chœurs), Patrick Wyrembski (basse et guitare) et Michel Rousseaux (batterie), Orion met en boite en 1979 l’album « La Nature Vit, L’Homme Lui Critique » qui est considéré, aujourd’hui encore, comme un « trésor de brocante ». Le groupe y interprète un rock progressif efficace, chanté en français et agrémenté de quelques influences folk, ce qui le rapproche de formations comme Mona Lisa, Grime ou Atoll (période « Musiciens-Magiciens »). L’on peut également songer, le génie en moins, à des combos britanniques tels que Gryphon ou Gentle Giant. Fort d’un certain succès d’estime, cet opus fut longtemps considéré comme un collector avant d’être réédité par Musea en 1993, avec une nouvelle pochette signée par le talentueux Jean-Jacques Killian et, en bonus, les deux titres de leur quarante cinq tours. Peu de temps après, Michel Rousseaux tire sa révérence et est remplacé derrière les fûts par Pascal Vatier alors que Jean-Philippe Mamosa (anciennement ingénieur du son) devient le second clavier du groupe.
Début 1980, Orion reprend le chemin des studios afin d’y enregistrer un second disque qui demeurera inachevé et ne verra le jour qu’en décembre 2013, grâce à l’abnégation de Patrick Wyrembski et de Janusz Torkaz. Après pas moins de trente trois ans d’attente, ces « Mémoires Du Temps », articulées autour de six plages studio et de quatre chansons en public (dont le très gentle-giantien « NoirO evil »), nous offrent un progressif vintage évoquant autant Versailles que Mona Lisa ou l’early Ange. Malgré un chant évoluant à l’extrême limite du hors-jeu (le pénible « J’Entends Les Filles »), l’ensemble tire plus qu’honorablement son épingle du jeu, notamment sur la superbe suite de huit minutes « Solitude », au final fort réussi, et sur la très crimsonienne pièce instrumentale « Près De La Nature », à la flûte pastorale de toute beauté.
Les autres compositions ne sont, quant à elles, pas toutes du même niveau et oscillent entre l’agréable (« Attila » et « Il Est Parti ») et le médiocre (le morceau éponyme d’ouverture). Il n’empêche : voici une résurrection aussi inattendue qu’inespérée qui mérite indéniablement le détour.
Bertrand Pourcheron (7/10)
http://www.grouprorion.fr