OMOH – Amour 3000
Autoproduction
2017
Troisième EP pour le duo OMOH composé de Baptiste Homo et de Clément Agapitos, après Hours Of Sunshine et Is Leading Nowhere. Amour 3000 vient en transition avant un album prévu pour septembre, aidé par la mise en valeur des premières parties de leur pote de longue date, Julien Doré, dont la tournée cartonne à travers la France. Toujours augmenté de Marie-Flore (qui elle aussi a sorti un nouvel EP, Passade Digitale) aux textes et à la voix, OMOH présente une pop électro, lorgnant vers les dance floors cools de nos vies. Et donc, surprise. Pour celles et ceux qui se sont intéressés précédemment à eux, la saveur de cet EP, plus « up », est surprenante ! Exit les parties planantes, les morceaux où s’imbriquaient différentes moods. Ici, OMOH cherche à toucher plus directement les cœurs en visant le côté pop de leur musique. Moins de mélancolie (quoique… ils ne peuvent pas s’en empêcher !), moins de couches vintage (quoique… ils ne peuvent pas s’en empêcher !). Une évolution intelligente qui garde le meilleur pour l’emmener un peu plus ailleurs. On aimera, ou moins peut-être, mais la qualité indéniable de l’ensemble, sa musicalité, son originalité, font que Amour 3000 est un troisième effort qui nous donne, comme les précédents, envie d’y retourner encore et encore. 5 titres bien produits, mis en valeur par le complice Antoine Gaillet, où tout étincelle.
« Amour 3000 », le single qui ouvre l’EP, avait surpris par sa tonalité urgente, un rythme auquel le groupe ne nous avait pas habitué ! Et en français s’il vous plaît ! Marie-Flore apporte sa touche aérienne sur le refrain, et le chant de Baptiste, sorte de slam en accéléré, fait mouche. La guitare au milieu du morceau rappelle des choses du côté de chez Doré, et c’est bien vu ! Le titre nous emporte dans ses sonorités paillettes, créant un instant fugace, une bulle hors du temps. Lorsqu’elle éclate, on a envie de la recréer, donc on stop et on press play. Une fois que l’on a suffisamment buggué sur cette chanson, on peut passer à la suivante, « Moshi-Moshi (You Bring Me Down) ». Aucune Nabila japonaise sur ce titre, nous sommes rassurés. Quoique, elle, vraiment, elle « bring me down »… Moshi-Moshi veut dire allô en japonais, je précise pour ceux qui ne parleraient pas encore couramment cette langue. La chanson est clairement down dans les paroles, mais la musique, elle, est sautillante et joyeuse , avec un gimmick de guitare Daho-isante. Une pop décalée donc, et un final vraiment sympa ! On retrouve le OMOH des précédents efforts avec « Tears », lorgnant sur « Luxembourg Park ». Aussi efficace et plaisant, un refrain qui reste en tête, et toujours ce petit plus qui est la marque de fabrique du groupe : apporter un supplément d’âme musicale dans un pont instrumental (que ce soit à la guitare ou aux synthés) ou dans des sons inattendus. Ici les percussions rajoutées sont subtiles et bien vues ! « Tropicalling ! » aurait pu être une reprise électro pop des Beatles début années 60 sur le premier couplet, avant de se révéler purement addictif sur le refrain. Les touches « tropicales » sont marrantes, et font du titre un moment fun et léger. Enfin, « Pia » prend un rythme plus lent pour mieux nous envoûter, avec un beau travail à la guitare. La dernière partie est purement géniale, les voix nous transportent, on s’envole. Belle fin d’EP, inattendue, « You should try it now, you should » !
Amour 3000 rend compte du côté plus pop d’OMOH, sans mettre de côté les qualités qui ont fait les précédents opus. Un groupe sur lequel il faudra compter ! On attend l’album avec impatience. Finalement OMOH « is not leading nowhere ». Et ça, c’est une bonne nouvelle.
Fred Natuzzi
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Très belle decouverte…. Suis tombée sous le charme. Je suis fan