Neal Morse – Songs From November
Neal Morse
Inside Out
Tiens, cela faisait longtemps que nous n’avions pas eu de nouvelle de Neal Morse. Juste quelques mois, c’est vrai, on commençait à inquiéter… Au début de l’année, il y a eu le « Kaleidoscope » de Transatlantic, puis une tournée, ensuite la parution du live de l’autre super groupe Flying Colors, et très vite sortira le deuxième opus de ce combo, suivi d’une tournée, qui passera d’ailleurs par Paris. Que faire donc pendant l’été ? Bah, sortir un album solo, pardi ! Mais à l’ancienne mode, pas de rock prog, non non non. Que des morceaux pop ou folk, voire country, mais surtout pas d’extravagance symphonique. Pas de préchi précha non plus (enfin, un poil quand même), ce n’est pas un recueil de morceaux issus des « Worship Sessions » (mais on y entend certaines résonances, ainsi que de l’album folk « Songs From The Highway »). Nous avons affaire ici à du Neal Morse comme sur ses deux premiers solo, en plus diversifié, et enregistré avec quelques amis. Cette fois-ci, toute une palanquée de chansons lui est venue en novembre 2013, d’où le titre. Parmi les 21 écrites, 11 ont été choisies pour composer cet album, conçu comme une pause entre deux projets pharaoniques, pour s’aérer un peu et reprendre des forces. L’album paraîtra donc bien fade aux yeux des progueux les plus profonds, tandis que les amateurs de mélodies bien tournées et d’efficacité à « l’âme méricaine » prendront un plaisir mesuré à l’écoute de ces compositions maîtrisées et bienveillantes.
L’album démarre avec « Whatever Days » tout sax et trompettes en avant, dont la rythmique et le piano confirment bien à l’auditeur que l’on est chez Neal Morse, pas de doute. « Heaven Smiled » calme le jeu avec un morceau acoustique et gospel, à la manière des « Worship Sessions ». Efficace et beau. On passe à la country folk avec « Flowers In A Vase », où la guitare rappelle que l’on est à Nashville. Le titre, en duo avec Eric Gillette, est une balade mid tempo plutôt agréable. « Love Shot An Arrow » est une autre balade efficace avec cordes très Beatles, « Song For The Free » se veut hymnique, pop avec la patate. « Tell Me Annabelle » n’a pas été écrit parmi la session de novembre, ce morceau date des premiers solos de Neal, et était resté inédit avant d’être offert au Tsunami Project, en faveur des victimes de ce tragique événement. Ici réenregistré, il n’en reste pas moins fidèle à l’original.
« My Time Of Dying » évoque un Led Zeppelin acoustique, avec un refrain dont les harmonies flirtent avec les belles heures de Crosby Stills & Nash. « When Things Slow Down » reprend la route de Nashville, tandis que « Daddy’s Daughter » s’adresse bien sûr à sa fille, dans une balade sympathique et sentimentale. « Wear The Chains » reprend les plans classiques du père Neal, tout comme « The Way Of Love » d’ailleurs, qui rappelle le Spock’s Beard de « The Kindness Of Strangers », très dynamique, au feeling assez Beatles également. Un beau final. Neal Morse se donne le luxe d’une pause pop rafraichissante, agréable, et sans prétention. C’est du Neal authentique, celui qui s’amuse, qui laisse s’exprimer ses influences, et qui fait du bien, tout simplement. Pas d’originalité bien sûr, mais de l’efficacité pure.
Pour qui a aimé se plonger dans ses œuvres solos pré « Testimony », « Songs From November » est une bonne manière de se rappeler que Neal Morse est un excellent compositeur. La fluidité des mélodies, le talent et l’enthousiasme qui accompagnent chaque morceau démontrent qu’il est un artiste touche-à- tout avec un savoir-faire indéniable.
Fred Natuzzi (8/10)
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