Mickey Simmonds – The Shape Of Rains
Mickey Simmonds
Cymbeline
Après avoir roulé sa bosse aux quatre coins du monde au côté d’artistes aussi fameux que Joan Armatrading, Imagination, Mike Oldfield, Fish ou Camel, c’est un Mickey Simmonds sûr de son art et de son fait qui a, en 1996, décidé de s’adonner aux plaisirs onanistes de la performance solitaire. Parrainé par le label néerlandais Cymbeline, le beau Mickey nous présentait, avec ce « The Shape Of Rain », une collection soigneusement produite et arrangée de dix compositions enfantées en l’espace de quatre années. Si la qualité formelle répondait présente à l’appel, le bilan artistique de ce premier bonsaï digital s’avérait par contre des plus mitigés. Tiraillé entre d’évidentes velléités d’ouverture grand public et des prétentions symphoniques indéniables, son géniteur nous y présentait, en effet, un patchwork plus ou moins habilement agencé de compositions rock volontairement accrocheuses et de pièces épiques claires-obscures. Là où les premières, placées sous le joug d’une rythmique synthétique envahissante et d’un chant despotique, ne s’avéraient, en général, guère transcendantes (les très quelconques « The Dar » et « In A Country »), les secondes déboulaient par contre plein champs sur les plaines ensoleillées de la grande émotion et célébraient, à grand renfort de claviers emphatiques et de guitares tendrement désespérées, un lyrisme quasiment camélien (les très délicats « A Field » et « At The Ede », le « Ice-ien » titre d’ouverture « Gone » ou l’éblouissant « The Wake »). Nous étions donc en présence d’une œuvre pour le moins contrastée qui, si elle se contentait trop souvent d’offrir le minimum syndical, dissimulait cependant quelques perles progressives de fort joli calibre et se laissait finalement gentiment écouter, une fois franchi le cap ingrat d’un premier contact décevant. A vous de voir…..
Bertrand Pourcheron (6,5/10)