Michael Sean O’Connor/Cross Angel – Chaosthetic cosmos

Chaosthetic cosmos
Cross Angel
2015
Autoproduction

Chaosthetic-Cosmos

Michael Sean O’Connor est un musicien qui, à force de travail, de talent et de concerts, commence à émerger au dessus du lot dans le domaine de l’électro. Et ceci est d’autant plus plaisant que l’intéressé s’est forgé un style bien à lui, mélangeant la puissance du son et du rythme à la texture tantôt délicate tantôt complexe de ses sonorités. Ce gars doit forcément bosser comme un damné sur ses samplers et ses synthés pour obtenir des timbres aussi riches et mouvants. Quant aux rythmes, je pense qu’il les forge d’abord à l’instinct, au feeling avant de les affiner savamment. Passionnant tout ceci, et notamment sur disque. Car ce compositeur accompli vient de sortir un nouvel album, « Chaosthetic Cosmos ». L’homme possède une vision très personnelle des espaces intersidéraux, entre le grandiose ébouriffant et le bordel total. Le pire est que le cosmos est vraiment comme ça, même si ça manque considérablement de poésie. Et la musique s’en ressent, mêlant une admiration sans borne pour l’infini céleste et le chaos harmonique. Ceci pourrait rebuter a priori alors qu’il s’agit du côté fascinant de la musique de Michael Sean O’Connor : elle est en constante évolution quand ce n’est pas en ébullition permanente.

Chaque seconde doit apporter son lot d’inattendu, de surprise. C’est presque trop parfois, mais il faut accepter d’être monté dans un vaisseau spatial dont on ne tient pas les commandes. Comme le dit lui-même Michael Sean O’Connor : « J’aime les sons chaotiques assemblés en harmonie« . C’est cet oxymore mêlant/opposant chaos et harmonie qui interpelle et intrigue. Pourtant la recette, pour aussi improbable qu’elle soit, fonctionne à merveille sous les doigts de ce musicien. Ecoutez par exemple le premier morceau de l’album, « Aether ». C’est guttural, haletant, souvent instable, mais les séquences et le rythme font bloc pour maintenir le titre sur son chemin syncopé, le tout formant un titre très élaboré d’une saveur très originale.

Cross Angel Band

Oh, bien sûr, on ne s’élève pas tout seul et Michael Sean O’Connor a été à bonne école. Kraftwerk, Front 242, Jean Michel Jarre, Depeche Mode, Camouflage, Front Line Assembly, Dead Can Dance ou encore Vangelis ont été des inspirateurs évidents. Mais Michael Sean O’Connor a su bâtir son style propre, à la fois dynamique et complexe. Cependant, le plus bel exploit de ce musicien est d’avoir su transposer ses albums sur scène sans céder à la tentation de la simplification. Il faut croire que Michael Sean O’Connor déteste tellement ce genre de facilité qu’il complexifie encore davantage les morceaux de ses albums jusqu’à les transformer en autant d’hymnes à la cosmos chaos attitude. Comme preuves, une version de 14 minutes de « Nebulous World » et même une version de 16 minutes de « Synthonie », les deux écoutables sur Youtube.

A l’instar de tous les vrais musiciens, c’est sur scène que l’univers musical de Michael Sean O’Connor se révèle dans toute sa richesse. Alors, après avoir écouté ses albums, ne manquez pas ses concerts. Et justement il sera sur scène le 5 avril à Nantes à l’occasion du SynthFest. Alors si vous passez par là, n’hésitez pas…

Frédéric Gerchambeau

https://www.facebook.com/michael.s.oconnor

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Un commentaire

  • Lucas Biela

    Effectivement, un univers très personnel, entre puissance rythmique et fantaisie spatiale. Le morceau « Laminality » est complètement sidérant.

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