Melvins – Stoner Witch
Melvins
Atlantic
Oh Toi, M, je te dédie cette chronique. Toi, la divine compagne de notre rédac-chef haï par la plupart. Ceux qui sont toujours bafoués par la voix dogmatique de ce Sieur Aladeen, celui qui nous force à rédiger les chroniques qui sont prioritaires dans l’agenda. C’est qu’il a des bons arguments, le salopio ! Mais toi M, tu mérites cette ode à ton album fétiche. Oui, toi, M, de ce « Stoner Witch » qui a bercé une partie de ta vie, je t’en fais une dédicace bigger and louder as possible. Parce que Melvins a réussi le hold-up du siècle. Ces gugusses sont en effet parvenus à se faire signer chez une major. T’y crois pas à ça hein ? Ils étaient potes avec Nirvana, alors forcément, ça ouvre portes et perspectives. Mais les Melvins, eux, ils s’en foutent. La vie est un jeu, et la musique en est une partie intégrante. Du fun, du plaisir. Il y a que ça. Eux, ils ont ralenti le tempo alors que tout le reste de l’hémisphère l’accélérait. Ils assumaient à mort leurs délires à se couper la tête et dire « Il ne peut qu’en rester qu’un« . Ah, ils ont du faire une drôle de gueule chez Atlantic quand ils ont reçu l’album. Comment sortir un truc pareil ? Ce serait encore bien plus difficile de nos jours.
Oh, M, toi, tu as su sentir le truc, le petit machin qui faisait mouche dans les esgourdes. Les putains de tubes qui s’éparpillent dans ces quelques minutes de suicide collectif que dure cette galette. Cela sentirait presque l’arnaque comme ça, de son intro qui détonne à ces parties plus « experimentalo-rock-yippee-ki-yay ». Lourdeur, expression d’expression. Plus on avance et plus c’est bon. Ah, M, je pense déjà à ta tête quand tu liras ceci. Qui aurait cru qu’on ferait une dédicace « Melvinsienne » à la femme d’un rédac-chef dictatorial ? Il y a vraiment un truc qui débloque dans le carafon. Qu’il en prenne de la graine, le petit plus grand que moi. Je pense qu’il n’existe pas plus anti-commercial que ce « Stoner Witch ». Je pourrais réécrire Le Seigneur Des Anneaux comme je pourrais torcher le texte en trois lignes. Et bien non, je ne le fais pas. « Stoner Witch » est une tuerie méconnue à part pour ceux qui en parlent depuis plus de vingt ans, et qui prennent maintenant le relais sur la toile. Et si je te parle de « Queen » ? « Shevil » ? « At The Skate », sans oublier le grand, le colossal, l’ultime « Revolve », tube parmi les tubes.
Toi, M adorée, qui ferait presque oublier que notre rédac-chef me retient prisonnier dans une cave humide pour satisfaire ses excentricités perverses. « Stoner Witch » est à toi. Je te l’offre, et n’oublie pas de l’écouter à fond. Car c’est rare, des turbines de cet acabit. Oh, M., que de meilleur album et de meilleure personne pour en parler…
Jérémy Urbain (9/10)