Mark Olson – Good-Bye Lizelle

Good-Bye Lizelle
Mark Olson
2014
Glitterhouse Records

Mark Olson Good-Bye Lizelle

Leader des Jayhawks (dont l’album éponyme de 1986 reste un monument de l’alternative country), Mark Olson s’est associé à la chanteuse folk norvégienne Ingunn Ringvold pour son troisième album solo, “Good-Bye Lizelle”. Nous voici plongés dans une collection de chansons folk tour à tour solaires et mélancoliques, qui nous font voyager à travers les époques et les traditions. En effet, là où l’enjouée « Lizelle Djan » aux accents acid folk et le très beatlesien « Poison Oleander », fleurent bon les années soixante, la country/pop de « All These Games » et de « Heaven’s Shelter » convie le spectre d’Emmylou Harris durant la décennie qui a suivi. Si « Which World Is Ours » nous invite à découvrir le folklore traditionnel des Appalaches, c’est en revanche la culture millénaire du Proche-Orient que nous traversons au son du qanon (instrument à cordes de la famille des cithares) sur « Running Circles » et « Jesse In An Old World ». Par ailleurs, les paysages survolés peuvent être tantôt illuminés (le décidé « Lizelle Djan »), tantôt se voiler (le touchant « Cherry Thieves »).

Nonobstant ces éléments de contraste et de diversité, toutes les chansons présentent un dénominateur commun : la mélodie. En effet, une attention toute particulière a été apportée aux harmonies vocales, avec une distribution équilibrée des parties de chant masculin grave et nasillard et du contre-chant féminin enlevé (mention particulière à « Cherry Thieves » et ses choeurs berçant). Cette démarche n’est d’ailleurs pas sans rappeler le célèbre duo Richard & Linda Thompson, qui avait ébranlé le monde de la british folk dans les années 70 avec ses hymnes folk-rock aux refrains accrocheurs.

Mark Olson Band

De même, l’accompagnement musical est très soigné. Quand ce n’est pas une guitare acoustique qui donne le la à notre duo, prennent tour à tour le relais un clavecin insistant (« Lizelle Djan »), un dulcimer enthousiaste (« Which World Is Ours »), un qanon grelotant (« Running Circles »), ou encore un piano pensif (« The Go-Between Butterfly »). De plus, une flûte et un violoncelle s’insinuent discrètement dans le dernier tiers de l’oeuvre pour y apporter une touche féérique.

Voici donc un album folk aux ambiances délicates, dont vous vous surprendrez à chanter les refrains à tue-tête. La complicité des protagonistes est à l’image de la pochette, et participe beaucoup à la qualité des compositions.

Lucas Biela (9/10)

http://markolsonmusic.com/

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