Maritale – Eclore

Eclore
Maritale
2014
Autoproduction

Maritale

Très active sur la scène québécoise, Marie-Andrée Delisle, chanteuse du groupe Maritale, est certainement la voix du moment à suivre tant sa versatilité et sa passion nous subjuguent. Entourée du guitariste Patrick Barriault et du bassiste Daniel Plante, elle nous emmène dans un monde à la fois théâtral et sombre. Telle Alice au pays des merveilles, Marie-Andrée Delisle visite tout au long de son album des contrées très différentes les unes de sautres. Elle se met donc en « Route » pour le monde sensuel de Kate Bush où elle croise sur son chemin la potence sur laquelle le supplicié d’Iron Maiden demandait que son nom soit sanctifié. Elle s’approche ensuite du « Vide », où les abeilles l’invitent à déguster le miel sauvage de Tiamat. Après avoir « Frémi » à la rencontre des indiens d’Anthrax, la caresse noire de My Dying Bride vient effleurer le plumage d’un « Corbeau » qui venait l’importuner. Marie-Andrée fait ensuite un petit détour en Teradélie en fredonnant son hymne à l’amour « La Foule ». Quand elle voit les fleurs « Eclore », elle peut enfin observer le barrage à la construction duquel les gars d’Alice In Chains ne croyaient pas. Notre exploratrice va ensuite contempler, de manière « Éphémère » cependant, la forêt d’Argonne, telle que l’avait décrite Watchtower. De retour en « Ville » et croyant au « Mythe » de Voivod, notre globe-trotteuse participe à une chasse au trésor que ces dieux adulés ont organisé pour leurs adorateurs. Au final, c’est un beau parcours qu’elle a réalisé, sans obstacle et en moins de 40 minutes.

Fort de cette description en ballade de la musique de la nouvelle sensation du Québec, attardons-nous sur le versant vocal de ce premier enregistrement de Maritale. Et là on est vraiment aux anges. En effet, quel que soit son registre (pop, rock, metal, expérimental), le chant de Marie-Andrée est tout simplement renversant. Notre jeune québécoise est en effet très à l’aise dans le registre pop (les échos de Kate Bush nous heurtent sur « Route »), mais aussi expérimental (le spectre de Dimanda Galas rôde sur « Corveau”), sans oublier le metal (le fantôme de Joey Belladonna hante « Fremie ») et le rock (le très enlevé « La Foule »). A chaque fois, la chanteuse y met toutes ses tripes, et le résultat est époustouflant. On se demande même comment une telle artiste peut échapper à l’attention des médias.

Avec les guitares en mode trémolo et les rythmes accélérés, la belle ne cache pas son attirance pour le metal (voir d’ailleurs à ce propos les références citées plus haut). Cependant, loin de se limiter à faire du heavy mille fois entendu, elle l’assaisonne d’un chant atypique éviscéré et théâtral, dans la langue de Molière qui plus est, et d’une pointe de pop et de rock trempés dans l’acier. Le mélange fait des étincelles et on espère qu’il attirera l’attention du plus grand nombre.

Lucas Biela (10/10)

http://www.facebook.com/maritalequebec

Album disponible (version digitale uniquement) sur Itunes ou chez CD Baby :

http://www.cdbaby.com/cd/maritale

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