Marillion – Best Of Leamington
Marillion
Racket Records
Enregistré lors de la convention anglaise spéciale « Holidays In Eden » offerte par Marillion à ses fans sur le site de Leamington Spa entre le 6 et le 8 mai 2011, les trois concerts constituant l’ossature de ce tout nouveau double CD Racket Records ont mis KO debout les spectateurs ayant assisté à ces soirées exceptionnelles. L’audience présente lors de ces shows présentait le même visage fortement renouvelé et rajeuni : les vieux fans vaillants et passionnés de la première heure ont désormais été rejoints par de bien ténébreux amateurs tout de noirs vêtus, venus à Marillion à travers « Brave », et même par une grosse poignée de jeunes filles hystériques, cherchant frénétiquement à s’emparer des chaussettes de Steve Hogarth (et s’évanouissant généralement dès qu’elles y parvenaient). Afin de satisfaire un public donc très hétéroclite, la formation avait décidé d’élaborer un cocktail live panaché, mariant intelligemment l’intégralité de « Holidays In Eden » avec une pléthore de vieux standards de l’ère h (exceptions faites de l’inattendu « Pseudo Silk Kimono » et de l’incontournable « Sugar Mice ») et deux titres tirés de leur plus récent opus studio à cette date, à savoir « Happiness Is The Road » (« Especially True » et « Half The World »).
Avec ce double live dépassant allégrement les 120 minutes et offrant pas moins de 18 morceaux, Marillion a su se ménager une réelle latitude dans ses choix de compositions, piochant donc allègrement dans l’ensemble de ses opus studio depuis 1989, à l’exception notable de « Seasons End ». Tout cela a engendré des moments souvent renversants. Citons, entre autres, les deux fabuleux titres d’ouverture « Splintering Heart » et « The Party », donnant le grand frisson, ou encore la transition « Pseudo Silk Kimono » »King », sidérante de facilité. Difficile également de ne pas succomber devant la puissance de feu dévastatrice de la suite « This Town »/ »The Rake’s Progress »/ « 100 Nights » ou sous le charme ravageur de « Waiting To Happen » et de « Afraid Of Sunlight ».
On décernera, au sein de ce festival de louanges, une palme spéciale aux deux Steve. Le premier (Rothery), absolument fabuleux à la six-cordes du début jusqu’à la fin, et le second (Hogarth) plus que jamais survolté et à l’organe vocal prodigieux. Un grand moment….
Bertrand Pourcheron (8,5/10)