Malevolent Creation – Dead Man’s Path

Dead Man's Path
Malevolent Creation
2015
Century Media Records

Malevolent Creation Dead Man’s Path

Imaginons la Floride à l’été 1990. Se bousculent dans notre tête des images de littoral à perte de vue, de mangroves et d’agrumes, sous une chaleur tout aussi accablante que… le death metal qui y est alors en pleine expansion ! Menée par des chevelus nourris aux pionniers du métal extrême (Slayer, Possessed, Death et autres Bathory), dont ils arborent fièrement le logo sur leurs T-shirts, cette scène devient vite aussi importante que la production de pamplemousses en Floride. Dans cette volonté d’étancher la soif d’un monde avide de jus amer et vitaminé, c’est un Scott Burns tout juste sorti de l’adolescence qui va produire ce breuvage extrême « floridien » made in Roadrunner Records qui va s’exporter aussi bien que l’équivalent « californien » made in Megaforce Records de leurs aînés du thrash metal. Près de 25 ans après leurs débuts, c’est dopés par le contexte actuel que nos Américains reviennent à la charge : le death metal a en effet le vent en poupe, et les growls sont devenus monnaie courante dans le prog metal. Vous voila prévenus, un des pur-sang d’une écurie qui a remporté tant de victoires dans la course à la violence, revient au galop pour prendre à nouveau la tête du classement.

Et pourtant, la langueur du morceau d’ouverture n’apaise guère notre faim de violence à fissurer la muraille de Chine dans toute sa longueur. Mais c’est pour mieux nous mettre en appétit, car la suite n’est que martèlement. Attention cependant, il ne s’agit pas d’un matraquage sans discernement pour aller droit dans le mur (les murs sont décidément à l’honneur dans cet article…). Ici l’empressement est négocié avec adresse dans les virages et avec assurance dans les dépassements. Par conséquent, les cadences étreignent des emportements qui varient dans leur intensité de manière à garder l’auditeur en haleine. C’est ainsi que des images de soldats courant à l’affrontement succèdent à l’acharnement d’un bûcheron sur son tronc d’arbre. La grande faucheuse ne fait cependant qu’une bouchée des soldats empêtrés dans leur boucherie collective et le bûcheron se consume sur le bûcher des vanités en même temps que ses trophées.

Malevolent Creation Band

Un vent de rage souffle sur les terres en ruines pour parachever l’entreprise de désolation que nos engeances maléfiques s’appliquent à mettre en œuvre méthodiquement. Plus rien ne subsiste, sinon l’horreur et la damnation. C’est bien le plateau que nous avons commandé qui nous a été servi. Nous voilà donc aux anges (déchus… bien entendu !). Ainsi, la créature maléfique est sortie de son repaire floridien pour diriger les éléments naturels dans une symphonie destructrice qui balayera vos doutes quant à la santé d’une scène dont la véhémence sans merci continue à donner des frissons.

Lucas Biela

https://www.facebook.com/malevolentcreation/

[responsive_vid]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.