Lykke Li – I Never Learn

I Never Learn
Lykke Li
2014
LL Recordings

Lykke Li I Never Learn

Il y a eu la surprise London Grammar, avec cette emphase sortie de nulle part et cette voix à la beauté à couper le souffle. Mais du côté de la Suède, il y a une autre pépite froide, appelée Lykke Li, et qui fait grand impression depuis trois albums. Un peu grandiloquente, sa dream pop nous emmène pourtant très loin. Mélancolique, « I Never Learn » l’est, beau, oui aussi. Produit par Bjorn Yttling, du groupe Peter, Bjorn & John comme les précédents, l’opus est peut-être le plus accessible de la belle Lykke. C’est sans doute sa voix aérienne et irréelle que David Lynch repère (lui rappelant Twin Peaks ?) et qui enregistre un duo avec elle, à l’occasion de la sortie de son dernier album, disponible uniquement en bonus sur internet. Et en effet, c’est bien elle qui nous transporte. Délaissant l’électro, elle insuffle une beauté brute à ces 9 chansons, inspirées par une rupture amoureuse (elle aussi !). Produit dans la douleur et les tensions, « I Never Learn » se compose pourtant de 33 minutes d’émotion pure et maîtrisée. A la première écoute, on peut préférer « Wounded Rhymes », son précédent opus, plus original et diversifié. Mais ce serait passer à côté d’un voyage intérieur riche en sentiments, avec certains côtés vraiment magiques et qui procurent le frisson.

Dès le premier morceau, « I Never Learn », on est emporté par cette voix trainante magnifique tandis que des cordes enchanteresses viennent doucement nous faire décoller du sol. « No Rest For The Wicked » fait justement penser à London Grammar, balade à fleur de peau, et refrain imparable. A partir de là, les sonorités 80’s prennent le pas. Sur « Just Like A Dream », et « Silver Line », un chant à la Dusty Springfield et des réverbs, présents sur tout le disque, renforcent l’aspect solennel des morceaux, comme pour inscrire chaque moment dans le marbre des souvenirs. Idem pour l’excellent « Gunshot » qui aurait pu être un tube à la fin de ces années-là, émotionnel et pop. Le dépouillé « Love Me Like I’m Not Made Of Stone » calme le jeu avec sa voix d’écorchée vive. Retour aux glorious eighties avec les mélodiques « Never Gonna Love Again » et « Heart Of Steel » qui auraient pu convenir à Foreigner par exemple. L’album se termine (déjà) avec « Sleeping Alone », mélancolique à souhait, accompagné d’une guitare aérienne discrète mais sublime.

L’œuvre de Lykke Li est en pleine maturation. Les excentricités précédentes sont mises de côté au profit d’un album plus direct, avec beaucoup plus d’émotions, maître mot de ces compositions. Il en résulte un disque vibrant, et qui transportera tous ceux qui rentreront dans l’univers prometteur de cette jeune Suédoise (que vous connaissez peut-être pour le tube « I Follow Rivers » qui l’a propulsé bien malgré elle sur le devant de la scène grâce à un remix qui a fait le tour du monde). A découvrir.

Fred Natuzzi (8/10)

http://www.lykkeli.com
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