Los Melvins – Tres Cabrones

Tres Cabrones
Los Melvins
2013
Ipepac Recordings

Tres-Cabrones

– Alors Docteur ? Qu’en pensez-vous ?
– Et bien voyez-vous très chère, voilà ce qu’on pourrait nommer, en des termes certes barbares, une belle poussée d’acné. On dirait bien que pour fêter leur trente ans d’activité sur la scène rock indie ces petits chenapans des Melvins, et ce Tahiti Bob bouffi par les buritos, ont décidé de se faire plaisir, et par là, de rendre la pareille à leurs fans.
-Ah bon docteur ? Expliquez-moi.
– C’est pourtant simple très chère, aussi élémentaire que d’enfiler un thermomètre rectal au patient chanceux. Ces bons bougres ont tout simplement évité l’album du semestre comme ils ont l’habitude de faire. Entendez-moi ces riffs tout droits sortis de « Houdini », lourds, rugueux et ce feeling… Rhaaah !  Euh…Excusez-moi.
– Je vous prie Docteur.
– Comprenez très chère, c’est l’émotion, bien qu’un homme de science tel que moi se refuse généralement à ce genre d’émois. Reprenons. « Tres Cabrones » pourrait très bien être sorti au début des années 90. Ce qui en fait sa force, c’est que Los Melvins (les coquinous) ont gardé cette pêche depuis le début. Pas d’expérimentations bizarres sur cet album (quoique…) mais des titres directs, des rythmes qui font bouger les muscles de la nuque. On a bien quelques morceaux débiles sur l’apologie de la bière et de la sainte biture, ainsi que de l’antimilitarisme primaire. C’est punk, que voulez-vous très chère. On en revient au temps où ces loustics ralentissaient leur tempo avec des refrains qui dépotent (excusez-moi du terme). Et en chœurs en plus ! Aussi, ils ont rappelé leur ancien et premier batteur, barré en 1983.
– Hein ? Pourquoi vous dites ça Docteur ?
– Parce que c’est écrit sur la pochette…
– D’accord… Mais, diable, Docteur, voudriez bien m’expliquer pourquoi vous auscultez un disque habillé en chèvre ?
– En vérité, c’est assez simple, très chère. Je kiffe les Melvins ! De plus, il n’y a que des photos de chèvres dans le livret, outre des carcasses de voitures. Voyez ceci comme une manière de rentrer de plein pied au fond du problème. Non, mais, écoutez ça. Quel bonheur ! On se le passerait en boucle un disque comme ça. Et, c’est personnel, j’adore quand on claque des mains. C’est comme ça.
– Très bien Docteur. Autre chose ?
– Non, rien très chère, ce sera tout. Ah si ! N’oubliez pas de mettre une copie de côté pour ma chère M (Oh, très chère M) qui, je suis sûr, se voudra se faire inoculée cet album en priorité.
– Compris, Docteur…
– Merci encore de m’avoir assisté dans cet acte décisif pour la science, et maintenant, si vous le voulez bien, je pars pour mon colloque. Vous n’avez pas oublié mes clubs de golf ?

Jérémy Urbain (9/10)

http://themelvins.net/

 

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